Discours du Chef de l’Etat devant le Pape Benoit XVI : Yayi donne un gage sérieux pour son départ en 2016

Il l’a souvent répété. Mais jamais il n’a été cru. Tant les manœuvres en coulisse comme au grand jour font peser de lourds sur ses vraies intentions. Samedi dernier, devant le pape Benoit XVI, une des plus grandes autorités morales du monde, le Président Boni Yayi a réaffirmé sa volonté de quitter le pouvoir en 2016.Et cette fois-ci, on peut oser dire que Yayi va partir en 2016. « J’ai placé mon dernier et second mandat présidentiel sous le signe de la refondation qui a pour finalité, la restauration des valeurs morales, éthiques et spirituelles ». C’est au détour de ce bout phrase que le président Boni Yayi a confirmé la nouvelle. En 2016, si on s’en tient à ce qu’il a dit, il ne sera plus président du Bénin. A ce niveau, rien de surprenant puisqu’aux termes de la constitution du 11 Décembre 1990, un Chef de l’Etat ne peut briguer plus de deux mandats. Yayi finissant son deuxième en mars 2016, il est donc évident qu’il laisse le pouvoir cette année là. Mais en politique, rien n’est sûr et les discours ne sont pas forcement une preuve suffisante pour rassurer tout le monde. Surtout quand ils sont tenus par un acteur politique qui n’a pas souvent fait preuve de franchise et de respect de la parole donnée. Depuis quelques mois, le président Boni Yayi a, à maintes reprises, réitéré sa volonté de quitter le pouvoir en 2016 au terme de son dernier mandat présidentiel de cinq ans. Mais à chaque fois, les soupçons persistaient toujours et les déclarations du président apparaissaient de plus en plus comme un anesthésiant pour endormir les acteurs politiques et de la société civile alors que des manœuvres révisionnistes se poursuivaient dans les arcanes du pouvoir. Le professeur Maurice Ahanhanzo, bien qu’ayant été associé à ce processus de révision au début n’a pas manqué de dénoncer ces manœuvres. Mais aujourd’hui, Yayi l’a dit devant le Pape Benoit XVI, les anciens présidents de la république, le corps diplomatique et les corps constitués de la nation. La solennité de cette déclaration mais aussi la présence d’une si grande autorité morale suffisent bien pour dissiper les soupçons. Lorsqu’on a vu la grande dévotion de Boni Yayi pour le souverain pontife, il n’est plus question de douter des propos du Chef de l’Etat. Seulement, il faut rester prudent. Au Niger il y a quelques années, Mamadou Tandja a promis au le président Sarkozy qu’il ne révisera pas la constitution. Mais quelques mois après, il a tenté son coup d’état constitutionnel avant d’être déposé par une junte militaire. Mais ici, l’interlocuteur de Boni Yayi s’appelle Benoit XVI, l’autorité morale la plus puissante qui décroche ainsi l’exploit de mettre fin aux supputations qui enveniment l’ambiance politique au Bénin en ce début de quinquennat. Un exploit qu’on peut considérer comme la première grande retombée de cette visite papale.

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