Une affaire de «sous» pollue l’ambiance à l’université de Parakou. Depuis quelques jours, c’est la lune de fiel entre les étudiants de la faculté des lettres de cette université et les autorités rectorales. La pomme de discorde est l’instauration de faux frais de 31.500F imposés illégalement, selon les étudiants, à certains de leurs camarades. Irrités, ceux-ci dénoncent une arnaque et en appellent au ministre Abiola pour prendre ses responsabilités.
Depuis le début de l’année académique 2008-2009, le gouvernement de Boni Yayi a décrété la gratuité de l’enseignement supérieur. Aucun étudiant ne doit payer des frais d’inscription sur les campus des universités du Bénin. Sauf que, depuis quelques jours, la décision semble être remise en cause par des agissements de responsables de cette université. Selon des témoignages d’étudiants, les responsables de certaines facultés, en l’occurrence celle des lettres, imposent le paiement d’un montant de 31.500F à certains étudiants dont les noms figurent sur une liste. La cible a été d’abord les fonctionnaires avant que les autorités ne se rétractent après avoir constaté qu’ils sont en erreur. Après l’affichage de cette liste, plusieurs étudiants dont les noms s’y trouvent, ont fourni les preuves de ce qu’ils ne sont pas des fonctionnaires. C’est alors que ces responsables ont choisi de cibler les étudiants âgés de 30 ans et plus. Les étudiants qui se retrouvent dans cette tranche d’âge sont persécutés et contraints de verser cette somme. D’autres encore paient moins que ça. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas le choix. Tout ceci se passe en contradiction de l’arrêté instituant la suppression des frais d’inscription dans les universités publiques du Bénin. Plus grave, les responsables entendent même ramener ce critère d’âge à 25 ans afin de maximiser leur profit. Dans le viseur des étudiants, Mr Boris Gbaguidi, chef service scolarité centrale de l’Université de Parakou. C’est lui, selon les étudiants, qui est responsable de cette arnaque. Ceux-ci pointent aussi d’un doigt accusateur le recteur Simon Akponan qui semble aussi cautionner cette pagaille. Joint au téléphone hier, mr Boris Gbaguidi a tenu la langue de bois. Il n’a pas voulu se prononcer sur ces accusations des étudiants « Je n’ai rien à dire, adressez vous au vice recteur », nous a-t-il confié laconiquement. Face à cette situation, l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb) de l’université de Parakou a fait publier une déclaration dans laquelle elle demande aux étudiants de violer cette décision. Ils ont invité par la même occasion, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique François Abiola à prendre ses responsabilités pour arrêter cette pagaille à l’université de Parakou.
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