Le mouvement de grève lancé par les centrales et confédérations syndicales pour manifester leur mécontentement par rapport à la suspension des primes et indemnités aux travailleurs des sociétés et offices d’Etat a connu diverses fortunes. Mardi 15 novembre. La première journée de la grève de 48h annoncée dans les sociétés et offices d’Etats a été diversement suivie. Le constat a été fait lors d’un tour dans quelques unes des structures concernées. Si dans certaines sociétés, tous les travailleurs ont répondu présents à leurs postes de travail, dans d’autres, toutes les portes sont restées fermées. Aussi, faut-il dire que d’autres sociétés par contre ont fait l’option de rester fidèles au mouvement tout en offrant un service minimum. Pour ce qui est des sociétés qui n’ont pas suivi le mouvement, il s’agit de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb). Les syndicats respectifs de ces deux sociétés d’Etats avaient annoncé hier la suspension de leur mouvement de grève. Mais chose curieuse, ces deux sociétés ne sont pas les seules à ne pas avoir fait grève. Un tour hier dans l’Office nationale d’imprimerie et de presse (Onip) a permis de constater qu’à l’instar de la Sbee et de la Soneb, le personnel de cet office a répondu présent au travail. Par contre, dans les sociétés comme la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop), la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap), Bénin télécom Sa pour ne citer que celles- là, le constat est tout autre. Toutes les portes sont restées closes. En dehors des agents de sécurité qui sont sur les lieux pour assurer l’ordre, on peut affirmer qu’il n’y a aucun signe de vie dans ces sociétés là. D’un autre côté, il y a certaines sociétés où la grève a été suivie mais avec un service minimum. C’est le cas par exemple de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Joint au téléphone, Emile Kékélé secrétaire général du syndicat des agents de la Sobemap a laissé entendre qu’à l’issue de l’assemblée générale de l’ensemble des syndicats des sociétés et offices d’Etats, tenue dans la matinée d’hier, il a été convenu que le mouvement de grève est suspendu dans presque toutes les sociétés. Ce qui signifie qu’à partir de ce jour les travailleurs de ces sociétés doivent normalement retourner au travail.
Le problème reste entier
En dépit de la reculade du gouvernement, le problème demeure. On apprend dans certains milieux que la décision qui vient d’être annulée entrera en vigueur à partir du mois de Février 2012. Si tel est le cas, le pouvoir vient simplement de « déplacer » un problème qu’il a créé. En prenant sa dernière décision, le Chef de l’Etat a décrispé l’atmosphère sociale, surtout à la veille de l’arrivée du Saint Père au Bénin. Mais la réalité est que l’opinion publique béninoise est consciente du fait qu’il doit avoir une révision des primes et indemnités non seulement dans les offices et sociétés d’Etat, mais aussi dans toute l’administration publique. Et la justesse de cette réforme s’appréciera à travers la démarche que va adopter le pouvoir pour l’introduire. Primo, cela devrait se faire dans un cadre regroupant les conseils d’administration des structures concernées et les syndicats des agents qui y travaillent. Secundo, il faudra bien que ce soit dans le cadre d’une politique générale qui traite, dans sa globalité, la question de la gouvernance des entreprises publiques et semi-publiques.
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