Les moments forts de la visite papale

La cérémonie d’accueil à l’aéroport

C’est à 14h 48 mn heure locale que l’Airbus A 330 d’Alitalia portant le Pape Benoît XVI atterrit à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou ce vendredi 18 novembre. Quelques minutes après, l’avion s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport. Il faut attendre 15 h 01 mn pour voir le prélat fouler le sol béninois avec à sa suite une délégation composée de cardinaux, d’évêques, de prêtres et de 70 journalistes.

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Pour l’accueillir, le Chef de l’Etat, Boni Yayi accompagné de son épouse, la Grande Chancelière, le Médiateur de la République, les présidents des institutions de la république, les membres du gouvernement, le clergé béninois et une foule de femmes en liesse. 21 coups de canon pour le premier acte de bienvenue et les salutations d’usage entre Benoît XVI et Boni Yayi. Ont suivi à 15 h 06 l’exécution des hymnes du Vatican et du Bénin, puis les discours.

 

Benoît XVI justifie le choix du Bénin

L’arrivée du Pape Benoît XVI au Bénin, a été en premier lieu marqué par une cérémonie d’accueil organisé à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou. Dans son tout premier discours prononcé sur le sol béninois, le Pape Benoît XVI est revenu sur le raisons qui justifient le choix du Bénin pour sa troisième visite en Afrique. Selon le Saint Père, trois raisons principales expliquent sa venue au Bénin. Il s’agit en premier lieu de la double invitation du Chef de l’Etat et de la conférence épiscopale du Bénin. Benoît XVI souligne que cette double invitation se situe dans l’année où le Bénin célèbre le 40ème anniversaire de l’établissement de ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège, ainsi que le 150ème anniversaire de son évangélisation.

La deuxième raison est le désir pour Benoît XVI de remettre sur le sol africain l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus. Il ajoute que ses réflexions guideront l’action pastorale de nombreuses communautés chrétiennes durant les prochaines années. « Ce document pourra y germer, y grandir et y porter du fruit « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un », comme le dit Jésus-Christ (Mt 13, 23) », a-t-il affirmé.

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Il s’agit tertio pour Benoît XVI de venir dans le pays natal du Cardinal Gantin pour prier sur sa tombe et remercier le Bénin d’avoir donné à l’Eglise « ce fils éminent ». « J’ai toujours tenu en haute estime un fils de ce pays, le Cardinal Bernardin Gantin. Durant d’innombrables années, nous avons tous les deux œuvré, chacun selon ses compétences propres, au service de la même Vigne. Nous avons aidé au mieux mon prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II, à exercer son ministère pétrinien. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer bien des fois, de discuter profondément et de prier ensemble. Le Cardinal Gantin s’était gagné le respect et l’affection de beaucoup. Il m’a donc semblé juste de venir dans son pays natal pour prier sur sa tombe et pour remercier le Bénin d’avoir donné à l’Église ce fils éminent », a-t-il expliqué

Invite aux chefs traditionnels

Dans ce même discours lors de la cérémonie d’accueil à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin, le souverain pontife a rappelé que le Bénin est, selon son histoire prestigieuse une terre d’anciennes et de nobles traditions. Et selon lui, la contribution des chefs traditionnels est importante à la construction du futur du pays. Ainsi, les invite-t-il à s’impliquer dans la marche de la société vers la modernité. « Je désire les encourager à contribuer par leur sagesse et leur intelligence des coutumes, au délicat passage qui s’opère actuellement entre la tradition et la modernité», a affirmé sa Sainteté. Pour lui, la modernité ne doit pas faire peur, mais elle ne peut se construire sur l’oubli du passé. Elle doit être accompagnée avec prudence pour le bien de tous en évitant les écueils qui existent sur le continent africain et ailleurs. Entre autres écueils Benoît la soumission inconditionnelle aux lois du marché ou de la finance, le nationalisme ou le tribalisme exacerbé et stérile qui peuvent devenir meurtriers, la politisation extrême des tensions interreligieuses au détriment du bien commun, ou enfin l’effritement des valeurs humaines, culturelles, éthiques et religieuses. Il ajoute que le passage à la modernité doit être guidé par des critères sûrs qui se basent sur des vertus reconnues, celles qu’énumère la devise du Bénin, mais également celles qui s’ancrent dans la dignité de la personne, la grandeur de la famille et le respect de la vie. Toutes ces valeurs sont en vue du bien commun qui seul doit primer, et qui seul doit constituer la préoccupation majeure de tout responsable.

Boni Yayi précise l’intérêt de la visite papale pour le Bénin

Dans son allocution de bienvenue Boni Yayi a souligné l’intérêt que revêt ce séjour pour le peuple béninois. Selon lui, la visite de Benoît XVI offre l’opportunité pour le renforcement de la paix, de la laïcité et du dialogue interreligieux au Bénin et en Afrique. Pour lui, cette présence au Bénin honore particulièrement le pays qui reçoit un Souverain Pontife pour la troisième fois de son histoire, après les visites du Pape Jean Paul II en 1982 et en 1993. Boni Yayi a expliqué que le Bénin est un pays laïc, de tolérance religieuse, où cohabitent, en parfaite intelligence et en toute harmonie, différentes croyances et confessions religieuses. Pour lui, la constitution Béninoise du 11 décembre 1990 crée les conditions du dialogue interreligieux, de la démocratie, de la stabilité politique et institutionnelle, de la sécurité et du développement harmonieux de la personne humaine dans toutes ses dimensions. « La visite du pape parait une occasion appropriée pour souligner le rôle déterminant que jouent les religions dans l’édification progressive d’une Nation digne et prospère », a-t-il affirmé.

Benoît XVI à Ouidah : Sa Sainteté rend hommage à Gantin

Samedi 19 novembre. Deuxième jour du séjour du Souverain pontife. Ce dernier a effectué une visite à Ouidah où il a rencontré les prêtres du Séminaire Saint Galle, est allé sur la tombe de Gantin et a signé l’Exhortation.

Une mobilisation loin de celle des grands jours à travers la ville historique mais une marée humaine dans l’enceinte du Séminaire Saint Galle devenu trop exigu pour la circonstance. A l’entrée de la ville des groupes de femmes vêtus de pagne à l’effigie du prince catholique et chantant des louanges pour Dieu ou pour le Saint Père. Des enfants en tenue kaki sont alignés le long de la voie inter-Etats Cotonou-Lomé. Au séminaire, on observe un remue ménage, les dernières mises en place sont faites. 10h04’, la chorale des lieux commence les chants de louanges et peu à peu les prêtres venus de l’intérieur comme de l’extérieur du Bénin prennent place en face de la tribune officielle.

Six minutes pour le Cardinal Bernardin Gantin

Benoît XVI foule le sol de Ouidah à 11h28’ et est allé directement dans la chapelle où repos, depuis le 13 mai 2008, le digne fils du Bénin et serviteur universel de l’Eglise. Le recueillement dure à peu près six de minutes. Ce n’est qu’après cela que le prélat fait son apparition au grand public qui attendait impatiemment. Monseigneur Pascal N’koué, Evêque de Parakou et conseiller de la Conférence Episcopale du Bénin, prononce les mots de bienvenue et fait l’historique du séminaire. Puis, le discours du représentant des séminaristes de Saint Gall. Dans son message, le prince de Vatican à exprimer sa gratitude pour l’engagement pastoral des séminaristes. «Je rends grâce à Dieu pour votre zèle, malgré les conditions parfois difficiles dans lesquelles vous êtres appelés à témoigner de son amour », a déclaré le Prélat. Le Souverain pontife à rappeler aux prêtres que «la responsabilité de la promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation, vous incombe d’une manière toute particulière ». Le Saint Père a souligné que «de même que le cristal ne retient pas la lumière, mais la réfléchit et la redonne, de même le prêtre doit laisser transparaître ce qu’il célèbre et ce qu’il reçoit ». Et il finit en fon par «Que le Seigneur vous comble de ses grâces ».

Basilique de l’Immaculée Conception de Marie

Cap a été mis sur la basilique de Ouidah. Là, Benoît XVI après avoir remercié le secrétaire Général du Synode des Evêques, Mgr Nikola Eterovic, a dit : «aujourd’hui, avec la signature de l’Exhortation Africae munus, se conclut la célébration de l’événement synodal ». Il a indiqué que dans le processus de l’élaboration de l’Exhortation, il y a eu une singulière proximité entre le Successeur de Pierre et les Eglises particulières en Afrique. Des Evêques mais aussi des experts, des auditeurs, des invités spéciaux et des délégués fraternels, sont allés à Rome pour célébrer cet important événement ecclésial. Pour le Saint Père, il ne faut jamais se lasser de chercher les voies de la paix. «La paix est un bien précieux », a affirmé le Prélat. S’en est suivi la signature de l’Exhortation qui a mis fin à la visite papale de Ouidah.

Messe dominicale du Pape au Bénin: Le Stade de l’Amitié aux couleurs du Vatican

L’apothéose de cette visite papale a été la grande célébration de l’eucharistie au stade de l’amitié de Kouhounou à Cotonou. Une messe qui a connu la participation du chef de l’Etat Boni Yayi et son épouse, des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, d’anciens Chef d’Etats du Bénin, de 180 Evêques, de 1500 prêtres, de 36 délégations africaines et de 80 mille pèlerins venus de divers horizon de l’Afrique et repartis à l’intérieur et à l’extérieur du stade. A l’autel apprêté pour la célébration, on a vu de nombreuses calottes roses (distinctifs des Evêques) et une poignée de calottes rouges (distinctifs des cardinaux) qui sont un peu plus de cent de par le monde. L’esplanade du stade a été bondée de pèlerins. Une mobilisation historique qui a rendu, le temps d’une matinée, l’antre de Kouhounou trop exigu pour contenir une foule ivre de bonheur, debout magnifiant le Souverain pontife par des chants ou des slogans. Les gradins, la pelouse de jeu et la main courante du stade de l’amitié ont manqué d’espace pour contenir la marée de fidèles euphoriques qui, à l’arrivée du prélat a levé les drapeaux de divers pays.

Une fête de Christ Roi mémorable

Une des fêtes consacrée pour clamer la gloire et la royauté du Seigneur, la célébration du Christ roi de cette année a été présidée par sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Après le tour de l’air de jeu du stade par le Pape dans sa papamobile et sur les ovations de la foule, la messe a commencé par les mots de bienvenu de l’Archevêque de Cotonou Monseigneur Antoine Ganyé. La célébration a eu deux parties. Une partie composée de la bénédiction d’entrée par le Saint Père, de la lecture des deux textes prévus, de la proclamation de l’Evangile tiré du livre de Saint Mathieu chapitre 25 versets 31 à 46 et de l’homélie du Pape. Dans la deuxième partie, on a assisté à la liturgie qui consacre l’eucharistie elle-même. A ce niveau, une procession pour une offrande à Dieu composée entre autre de l’Ostie et du vin non consacrés, d’un panier de bananes, d’un panier de tubercules d’ignames et de manioc, de deux pigeons blancs en cage comme pour symboliser la paix. S’en est suivie la communion où les fidèles et autres sont allés à l’hôtel de Dieu pour communier à sa table. L’objet principal de cette visite papale est étant la signature de document post-synodal issu du synode pour l’Afrique de 2009, le Saint Père à remise l’Exhortation signée aux différents présidents de Conférence Episcopale des pays africains. La bénédiction finale a mis fin à cette messe.

Cérémonie de départ du Pape : Benoit XVI et Boni Yayi tirent les leçons de la visite

Après 72 heures de visite pastorale en terre béninoise, le Pape Bénoit XVI a quitté le Bénin dans l’après midi d’hier.

16 h 40 mn. C’est l’heure à laquelle l’Airbus A 330 d’Alitalia transportant le souverain pontife a décollé du tarmac de l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou ce dimanche 20 novembre 2011. C’est une cérémonie ponctuée de chants et des cris de joie des fidèles catholiques ayant fait nombreux le déplacement qui a marqué le départ de Bénoit XVI. Etaient présents, le Président de la république et son épouse, les membres du gouvernement, des membres de la délégation papale, les membres du clergé béninois et plusieurs personnalités politiques et administratives. La cérémonie d’au revoir a débuté par l’exécution de l’hymne du Vatican et celle du Bénin. S’en ont suivis les discours.

Pour Boni Yayi, la visite au Bénin de Bénoit XVI a été un moment privilégié de communion fraternelle et de partage pour les fidèles catholiques et tout le peuple béninois, et un signe de bénédiction divine pour le pays. Selon lui, cette visite, a permis de renforcer la foi de millions de chrétiens et les a fortifié à l’espérance. Le président de la république a ajouté que les différents messages du Saint Père constituent un enseignement majeur duquel le peule béninois saura tirer grand profit. Selon ses propos, la richesse des échanges et la teneur du message de justice de réconciliation et de paix du Pape justifient l’étendue de l’église catholique dans un monde en pleine mutation. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, évoqué l’engagement du Bénin à créer des conditions favorables à l’éclosion de ses promut par le Saint Père.

Dans son intervention, Benoit XVI a fait part de ce qu’il a tiré comme leçons de son séjour. « Durant cette visite, j’ai pu rencontrer diverses composantes de la société béninoise, et des membres de l’église. Ces nombreuses rencontres, si differentes dans leur nature, témoignent de la possibilité d’une coexistence harmonieuse au sein de la nation, et entre l’Eglise et l’Etat », a-t-il déclaré. Le souverain pontife a souligné que vivre ensemble en frères, malgré de légitimes différences, n’est pas une utopie. Pour lui, un pays africain pourrait indiquer au reste du monde la route à prendre pour vivre « une fraternité authentique dans la justice en se fondant sur la grandeur de la famille et du travail ». « J’ai désiré visiter à nouveau le continent africain pour le quel j’ai une estime et une affection particulières, car j’ai l’intime conviction que c’est une terre d’espérance. D’authentiques valeurs, capables d’instruire le monde, se trouvent ici », a affirmé le Saint Père.

Quant à l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus qu’a signé Benoit XVI, il pense qu’elle peut aider l’Afrique à cultiver lesdites valeurs authentiques. Le Saint Père a, par ailleurs, rendu hommage à Bernard Cardinal Gantin en affirmant que ce dernier a participé à de nombreux synodes auxquelles il a su apporté une contribution essentielle et appréciée.

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