Mise en vigueur d’une décision contre la surcharge : les conducteurs de gros porteurs bloquent le péage d’Ekpè

Aller à Porto Novo était devenu quasi impossible hier soir. L’autoroute a été bloquée à hauteur du poste de péage et pesage d’Ekpè par des camions garés en diagonale sur la chaussée par des transporteurs révoltés. Ce mouvement d’humeur déclenché par l’Union des commissionnaires en douane et transporteurs agréés du Bénin(Ucdtab) est la conséquence d’une décision prise par le gouvernement d’amender tous les camions qui ont fait des surcharges. Hier dans l’après midi, la libre circulation des personnes et des biens était quasi impossible au niveau du poste de péage et pesage d’Ekpè. Des gros porteurs ont été garés en diagonale sur la chaussée juste à l’entrée du poste de péage afin d’empêcher son accès aux véhicules légers et autres engins. Sur l’esplanade ainsi libéré, il y avait de la place pour tout. Certains conducteurs et leurs apprentis, assis à même le sol, devisaient allègrement. Ce qui était un lieu de grand trafic est devenu la cour du roi Pétaud où chacun pouvait aller dans tous les sens et où des petites commerçantes pouvaient aussi mener leurs activités. Sur des kilomètres à l’entrée et à la sortie du péage, un embouteillage monstre s’est installé. Des centaines de personnes qui revenaient de Cotonou en taxi étaient obligées de traverser le péage à pied et de chercher à prendre d’autres taxis qui les attendaient de l‘autre côté. Autour de 17h30 au moment où nous arrivions sur les lieux, la tension était à son comble. Les transporteurs révoltés proféraient des jurons à l’endroit du ministre des travaux publics Lambert Koty. Selon Maxime Adanhou, responsable de l’Ucdtab cette décision a été prise pour éviter les surcharges des gros porteurs. Ce qu’il déplore, c’est le fait que le gouvernement n’ait pas procédé à la sensibilisation avant de mettre en application cette décision. Il raconte que les camions ont chargé normalement au port puis arrivés au péage ont été contraints à payer des amendes pour surcharge. Il dénonce aussi le fait qu’on demande aux transporteurs de charger le trop plein dans d’autres camions. « Nous ne sommes pas prêts à payer ses amendes », a-t-il conclu. La seule solution qu’il trouve c’est de laisser les camions passer et de repartir à la table de négociation avec tous les acteurs. Même proposition de la part de Mr Malloum M’Bassa, transitaire tchadien qui demande un moratoire de trois mois avant l’entrée en vigueur de cette décision.

Mais Mr François Djossou, Sécretaire général du Syndicat des conducteurs de gros porteurs semble tenir un autre discours. Pour lui, cette décision émane de l’Uemoa qui a interdit la surcharge des camions afin de garder nos voies en état. C’est fort de cela que le ministre Lambert Koty a pris l’arrêté N° 058-Mtpt/Dc/Sgm/ Dgtp-Dgtt-Frsa du 19 octobre 2011 portant contrôle des charges à l’essieu sur le réseau routier national. Il ajoute que des sensibilisations ont été faites sur les radios et aux postes de péage d’Ahouicodji et d’Ekpè. Il invite ses camarades à respecter la loi. Notons que cette décision a été précédée d’une sensibilisation de près de trois mois avant la mise en vigueur dans les autres pays.

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