Transformation socio-économique des zones rurales au Bénin : vers la bipolarisation de l’agriculture pour la croissance

La salle du peuple de la Présidence a servi de cadre vendredi dernier à la cérémonie de signature de deux protocoles d’accord entre le Gouvernement du Bénin, le Programme des Nations Unies pour le Développement et le Centre Songhaï. C’était en présence du Chef de l’Etat, des membres de son Gouvernement, des responsables du système des Nations Unies au Bénin et d’une foule de jeunes venus s’informer sur les énormes potentialités agricoles du Bénin. Un adage populaire stipule que : « La terre ne ment jamais ». C’est conscient de cette vérité que le Président Boni Yayi, soucieux de l’autonomisation des jeunes a pris son bâton de pèlerin pour se rapprocher du système des Nations Unies afin de solliciter leur appui pour emblaver tout le territoire national. Et puisque le Bénin a la chance d’avoir un centre qui répond aux normes de ce projet, on a fait appel à l’expertise du promoteur du Centre Songhaï. Pour le directeur général de ce centre, « le secteur agricole constitue de nos jours un secteur de subsistance lié aux risques ».

En effet, 3,6% des jeunes quittent les villages pour se rendre en ville en quête d’emplois. Le promoteur du centre songhaï dit que « cela entraîne une bidonvilisation et non une urbanisation ». Et il estime qu’il va falloir renverser la tendance. Par ailleurs, il estime que 65% des actifs s’adonnent à l’agriculture mais de façon archaïque. Il estime qu’avec ce nouveau projet, il faut saisir les opportunités qu’offrent les zones rurales pour en faire un secteur productif et économiquement viable. Pour le promoteur du centre songhaï, il existe un lien entre l’agriculture et les autres secteurs. Cela entrainera à coup sûr la création des villes rurales vertes.

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Pour la Représentante résidante du PNUD, ce projet permettra de développer une agriculture multifonctionnelle. Mais pour y parvenir, il faut former les ressources humaines et mettre au point une technologie de haut niveau. Toutefois, elle exhorte les jeunes à être sérieux car l’agriculture est une source immense de richesse et le système des Nations Unies va accompagner le processus. Elle appelle au sens de patriotisme des jeunes béninois qui « aiment le gain facile » et lance un appel au promoteur du centre songhaï afin que l’expérience réussie un peu partout en Afrique se répercute sur l’ensemble du territoire national. Elle annonce que les inscriptions démarrent le 08 novembre 2011 et les formations démarrent le 15 décembre 2011. Après la phase de formation, les jeunes dynamiques seront installés à partir du 15 janvier 2012. Le ministre du développement annonce que le coût global du projet est de 23 milliards et que le PNUD accompagne le Bénin avec une enveloppe de 1,5 milliard. Il a annoncé que le gouvernement débloque 5 milliards pour le démarrage du projet et appelle d’autres partenaires financiers à suivre le PNUD. Car ajoute-t-il, « le Bénin est un pays bien arrosé et attractif. Des villes rurales vertes vont non seulement permettre l’autosuffisance alimentaire mais le Bénin pourra exporter ses produits dans la sous région et dans le monde ».

Ainsi donc, ce projet est un vrai espoir pour la jeunesse et engendrera des créateurs d’emplois et non des demandeurs d’emplois. Ce projet est pour les audacieux et non pour les paresseux.

«Les insuffisances d’initiatives antérieures ont servi au montage du présent projet !», rassure Reckya Madougou

Présente aux côtés du Chef de l’Etat, vendredi dernier au lancement de ce nouveau projet visant notamment une autonomisation des jeunes béninois, Mme Reckya Madougou, Ministre de la Microfinance et de l’Emploi des Jeunes et des Femmes s’est bien sentie interpelée quant à une exécution sans faille de cet ambitieux projet.

Approchée donc, elle rassure : « l’essentiel des insuffisances notées dans l’exécution des initiatives antérieures au profit des jeunes ont été exploitées pour le montage du présent projet. Et vous vous en convaincrez déjà en écoutant aussi bien la Représentante Résidente du PNUD que le promoteur du centre Songhaï qui, tous deux, ont surtout insisté sur le profil et la qualité morale des jeunes pouvant bénéficier de cette importante opportunité. Mieux que ces propos qui pourraient vous paraître comme des discours de circonstance, les critères de sélection des jeunes tels que définis garantissent à bien d’égards d’être à l’abri de jeunes aventuriers… »

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Les assurances ainsi données par le Ministre en charge de l’Emploi des Jeunes relèvent bien de propos d’initiée.

Ainsi, après les contreperformances de la première phase du FNPEEJ, il va falloir vraiment prendre assez de précautions afin de ne sélectionner que des jeunes audacieux qui veulent emblaver les terres cultivables au Bénin. Car la plupart des jeunes béninois rêvent d’être des « akowé » et pour eux travailler la terre est une aberration. Or l’exemple du projet songhaï fait école dans le monde et prouve que c’est à travers l’agriculture que le Bénin pourra prendre son envol. Mais avouons tout de même que le Président Boni YAYI et son gouvernement tiennent beaucoup à l’autonomisation des jeunes. Seulement, il va falloir que les jeunes changent de mentalité et de comportement pour pouvoir saisir cette nouvelle opportunité. C’est démontré partout, l’agriculture produit énormément de ressources au peuple et assurent l’indépendance alimentaire. Nous n’allons plus importer du riz, du sucre ou tout autre produit vital. Que les jeunes audacieux y aillent avec la conviction qu’on ne devient pas riches sans efforts mais avec le dynamisme et la patience.

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