Dans ce calme observé entre le gouvernement et les syndicats depuis quelque instant, chaque camp contrôle son adversaire, selon des responsables confédéraux. Déclenchée le 15 novembre dernier comme pour durer dans le temps et ce jusqu’à la satisfaction totale des revendications des travailleurs, le mouvement syndical a plongé visiblement dans un silence qui commence par inquiéter. Les centrales syndicales déclenchaient une grève de 48 heures pour contraindre le gouvernement à retirer son projet de loi portant exercice du droit de grève pendant à l’Assemblée nationale et combattre la décision concernant la suspension des primes et indemnités dans les sociétés et offices d’Etat. Alors que les travailleurs commençaient l’observation de cette motion de grève dès zéro heure le mardi, la décision de suspension des primes sort et confond tout. La grève étant déjà déclenchée, les travailleurs ont dû l’observer pour le temps qui leur a été imparti. Mais faudra-t-il la poursuivre, la question était demeurée taboue pourtant la grève s’est arrêtée. Le calme observé à la suite de cette période, fait réagir le secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin). «Il ne s’agit pas d’une accalmie», indiquait-il. Le parlement a saisi les confédérations à propos du projet anti-grève du gouvernement, pour amendement. «Nous nous apprêtons pour leur adresser nos observations», a-t-il ajouté. Il complète que les travailleurs ne se feront jamais surprendre dans ce dossier.
Le gouvernement tentait de tromper la vigilance des syndicalistes en invitant à l’arrêt des mouvements de protestation en cours sur la base de la levée de la décision relative à la suspension du paiement des primes et indemnités dans les sociétés et offices d’Etat. En son temps, des secrétaires généraux ont fait remarquer que la grève continuait d’avoir des raisons d’être poursuivie à cause du projet déposé à l’hémicycle et si la fronde sociale s’arrêtait, elle ne le serait que pour des mesures observatoires.
Le parti communiste du Bénin (Pcb) dans sa dernière adresse au peuple appelait les travailleurs à la vigilance en vue de ne pas se laisser duper par un pouvoir autocratique. Les douaniers ont été dupés dans une situation analogue à celle-ci ; il faudra garder le reflexe de la veille permanente sur le sujet. Et Gaston Azoua avait martelé que même si le gouvernement réussi à faire voter ce projet à l’assemblée nationale, la loi ne sera jamas appliquée au Bénin. Cette loi poursuit le premier responsable de la Cstb aura le même sort que la loi relative à l’avancement au mérite dans la fonction publique. Celle là qui naturellement a été votée au parlement, mais sous la pression syndicale n’a jamais été promulguée par le Chef de l’Etat.