La chaine de télévision privée Canal 3 a organisé le jeudi 15 décembre dernier un débat sur la suspension du quotidien ‘’Le Béninois Libéré’’ par la Haac. Si pour certains, la suspension du quotidien est méritée, pour d’autres, elle est exagérée.
‘’Sanction du quotidien «Le Béninois Libéré»: décision pédagogique?’’, c’est le thème du débat qui a réuni quelques débatteurs et acteurs de la presse locale. En dehors du directeur de publication du journal ‘’La Nouvelle Tribune’’, tous les autres invités étaient du même avis quant à la dernière sanction de la Haac, à l’endroit du quotidien ‘’Le Béninois Libéré’’. De leurs interventions, on peut retenir que la décision de la Haac est légale et bien pensée. La sanction se justifierait par le fait que la loi organique de la Haac en ses articles 60 et 47 lui sert de base légale. Mais pour eux, s’il est du ressort de la Haac de prendre des sanctions afin de condamner les organes de presse, les contradicteurs reconnaissent aussi que celle prise à l’encontre du quotidien ‘’Le Béninois Libéré’’ est trop exagérée. L’idée n’est pas partagée par Edouard Loko qui pense que ce quotidien est un organe récidiviste et qu’il est temps de prendre ce genre de sanction contre lui. Aussi, pense-t-il que cette sanction servira non seulement de leçon aux autres mais aussi et surtout permettra de mettre un peu d’ordre dans la profession. Aussi, ont-ils dit que pour ne pas être assigné pour écoper d’une telle sanction, les hommes des médias ont intérêt à respecter le code de déontologie et de l’éthique de la presse. Au debat, Vincent Foly, le directeur de publication du quotidien ‘’La Nouvelle Tribune’’ aura été le seul invité à penser que la Haac était allée trop loin dans sa décision. Et pour justifier ses propos, il a cité la loi 97-010 de 1997 et celle 60-012 du 30 juin 1960. S’il est d’accord que la Haac est l’instance habilitée à prendre des sanctions envers les organes de presse afin de les rappeler à l’ordre, il se pose la question de savoir jusqu’à quelle extrême ces sanctions peuvent aller. Et pour montrer les limites de la Haac, il cite deux lois. La première porte sur la libéralisation de l’espace audiovisuel. Pour lui, la loi ne concerne que la presse audiovisuelle. Par conséquent, la Haac n’a nullement à se fonder sur elle pour prendre une décision si grave envers un organe de la presse écrite. En admettant que la Haac se fonde sur la loi 60-12 du 30 juin 1960 complétée par une ordonnance, il affirme que la peine la plus grave qui puisse être prononcée à l’encontre d’un organe de la presse écrite est une suspension de 3 mois. Dans le développement de leurs arguments, ils n’ont pas fait mention des textes sur lesquels la Haac s’est fondée pour prendre sa décision, le directeur de publication de ‘’La Nouvelle Tribune’’ s’est alors exprimer pour s’étonner et soutenir le contraire.
Les discussions autour du thème du débat avaient réuni plusieurs acteurs des médias, parmi lesquels Edouard Loko, vice président de la Haac, les présidents de l’Upmb et du Cnpa qui sont respectivement Brice Hounsou et Malick Gomina, les directeurs de publications des quotidiens ‘’La Nouvelle Tribune et Actu Express’’ que sont respectivement Vincent Foly et François Gohoungo et pour finir Me Arthur Ballé, le bâtonnier de l’ordre des avocats.
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