Les lieux publics, les caniveaux, les abords et parfois les cours d’eau sont devenus aujourd’hui les lieux parfaits de dépôts d’ordures ménagères à Abomey-Calavi.
Martine une vendeuse de beignets, la vingtaine mère d’une fille. Très matinale ce vendredi 20 janvier 2012, et comme d’habitude, elle balaie la devanture de sa baraque couverte de restes de repas. Elle jette les ordures à quelques mètres du lac Nokoué. Interpellée, elle rabroue l’interlocuteur : « est-ce dans la cour de ton père que je l’ai versée? ». Non loin de là, une autre femme vient de vider le contenu de sa bassine d’eau sale de ménage. « C’est ainsi qu’elles nous polluent l’air à longueur de journée» se désole Landry Loko un jeune étudiant sorti de sa chambre suite aux bruits de Martine. Ces cas ne sont pas des cas isolés, car un tour dans les grandes villes du Bénin, il est fréquent de voir des ordures ménagères déposées ça et là sans que cela n’incommode personne.
Abordées sur les raisons qui justifient ces actes d’incivismes, certaines femmes accusent la municipalité de ne pas leur donner d’autres lieux de dépôt d’ordures ménagères. «Il n’y a pas de poubelles publique et l’Ong qui s’occupe de la collecte des ordures dans notre quartier ne passe pas régulièrement» explique Sandrine. Quant à Cherifath une institutrice de la localité, c’est l’indigence qui justifie ces actes. «Je n’ai pas encore de quoi mangé et je vais investir 2000F pour ramassage des ordures!» lâche-t-elle. Pour le président de l’Ong “Assainissement de l’Environnement“ de Mahicodji dans la commune d’Abomey-Calavi, la gestion des ordures ménagères est très complexe et nécessite l’implication de nombreux acteurs notamment la municipalité. «Malheureusement la mairie d’Abomey- Calavi ne nous aide pas dans l’accomplissement de cette tâche» déplore-t-il. «Certains habitants du quartier refusent de s’acquitter de leurs dus et jettent leurs ordures sur le campus d’Abomey-Calavi» continue-t-il.
A propos du lieu de déversement des ordures collectées, le responsable précise : «nous faisons la collecte auprès des populations abonnées à l’aide des engins à trois roues que nous avons achetés sur propre financement. Les ordures sont convoyées au carrefour IITA où un véhicule est chargé de les transporter sur notre site de traitement situé dans la commune de Zè».