Depuis le 04 février plusieurs œuvres artistiques de plusieurs artistes plasticiens béninois sont exposées à la place des martyrs. Des œuvres, (une soixantaine environ) qui traitent de divers thèmes. Les sentiments, la culture africaine, les vertus, les vices de la société sont autant de sources d’inspiration à l’origine de la réalisation des tableaux présents à la place des martyrs à Cotonou.
Achalandés et disposés sous le bloc érigé en mémoire des martyrs de la république, les tableaux des artistes plasticiens membres de l’association béninoise des arts plastiques (Abap) rivalisent en couleurs, en motifs et en textures. Ils ont développé de diverses façons, des thèmes aussi concrets qu’abstraits. A travers leurs œuvres, les artistes ont mis en valeur les traditions africaines. Les rythmes et cadences africaines, les griots, ont été peints sur différents tableaux. On y trouve des tableaux en matériaux de récupération représentant, le « djobé », « le asin » qui sont des fétiches du Bénin et le « fa » qui est une science qu’on pourrait assimiler à « la géomancie ». Les us et coutumes de notre pays sont aussi représentés sur ces tableaux. Mais la plupart des thèmes traités sont liée à l’amour comme l’indique le thème principal de l’exposition en langue fon « wangnignin » dont l’union, le couple, l’entente, l’équilibre, la famille… Aussi, ont-ils traité des sujets relatifs à l’existence et à la vie en société : la tempérance, le courage, l’espoir le destin, …
Une occasion que les fanatiques des arts plastiques ont d’ailleurs saisie. Plusieurs visiteurs s’y rendent. Les uns pour en acheter ; les autres pour contempler ces chefs d’œuvres. Des passants, ne résistent pas non plus à la vivacité des tableaux. « Nous avons fait escale ici parce que les tableaux qui y sont disposés ont attiré notre attention » témoigne Mr Zolégbénou, guide d’une demi-dizaine de touristes français venus du Togo. Pour lui, « l’art plastique est une représentation des tares de la société ». Quant à Michelle, un des touristes français rencontrés sur les lieux, la particularité de ces tableaux réside dans la multiplicité des couleurs et des matériaux qui ont servi à leurs réalisations. « En Europe, les couleurs des tableaux contemporains sont morbides et ici je constate qu’elles sont vivantes, tranchées et traquées » explique –t-elle. Je vois aussi que les artistes béninois maîtrisent le pointillisme, une technique de représentation des tableaux avec des points. Elle est très développée en Europe. « Il y a vraiment du beau par ici » s’est –elle réjouit avant de porter son choix sur le tableau représentant le «asin». Comme quoi les œuvres d’arts plastiques sont des moyens pour vendre la culture Africaine.
