Conseil communal d’Abomey: les dessous de la démission de Houédjissin

A l’annonce de la démission de l’honorable Maxime Houédjissin du conseil communal d’Abomey ce 08 février,  les motifs réels de son départ ont intéressé plus d’un, surtout à un moment où c’est la lune de miel entre les Fcbe et la Rb. Des sources font état de ce que la mauvaise gestion des affaires publiques au niveau de la mairie, et d’autres raisons politiques expliquent le départ de Houédjissin.

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Selon des sources internes à son parti, le Parti républicain (Pr), Maxime Houédjissin aurait démissionné pour fustiger la méthode de gouvernance à la mairie de la commune d’Abomey. En effet, rapportent les mêmes sources, il a, au début de janvier de cette année, adressé au maire de la ville une lettre ouverte dans laquelle il dénonce des cas de mauvaises gestion et de manque d’éthique dans la conduite des affaires publiques.

Selon ladite lettre -dont nous detenons copie par l’entremise de nos sources, concernant les cas de mauvaise gestion, le désormais ex-conseiller de la commune d’Abomey mentionne «l’utilisation frauduleuse des secours scolaires, la gestion ténébreuse des affaires domaniales, la dilapidation des fonds Fadec, Fivis, Aimf…». La correspondance explique qu’ alors que les fonds Fadec sont destinés au financement des infrastructures au profit des populations, le conseil communal les aurait toujours détournés. Et comme illustration, le courrier fait état de l’achat récent d’une niveleuse qui «n’a pas véritablement» servi aux populations.

Concernant le manque d’éthique dans la gestion des affaires publiques, le courrier cite des cas en exemple. Entre autres,  Houédjissin s’étonne de ce que, réhabilité depuis 2010 par la Cour suprême, le conseiller déchu et remplacé par ses soins continuait d’émarger dans les livres de la mairie. Même après la décision de la haute juridiction. Le courrier fait aussi remarquer: «la mairie ne dispose, jusqu’à ce jour, pas de toilettes pour les conseillers, ni pour les agents encore moins les usagers. Les seules toilettes qui est dans le bureau du maire n’est même pas alimentée en eau, pour cause de coupure par la Soneb. » De plus, Houédjissin fustige le non respect de l’orthodoxie financière imposée par les lois sur la décentralisation qui exigent qu’un taux de 30% des recettes propres à la ville soit investi dans les infrastructures.

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Guerre froide…

Dans les entourages de Houédjissin, on voit en la démission du fondateur du Pr, un double message à l’endroit du Chef de l’Etat. Il s’agit, primo, de montrer à Boni Yayi qu’après dix ans de décentralisation, il est temps de vérifier comment sont gérées les collectivités locales. Le second message sur lequel l’accent semble mis, est celui relatif à la cohabitation entre la Rb et certaines forces politiques membres des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) au sein de la majorité présidentielle. Selon les éclaircissements apportés à ce propos, il est avancé que la Renaissance du Bénin (Rb) et le camp Houédjissin-Azanaï sont rivaux. La démission de Maxime Houédjissin ne serait donc que la partie visible de l’iceberg qu’est la guerre qui se mène dans l’ombre. 

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