Défalcation sur salaire des enseignants grévistes : une décision qui jette de l’huile sur le feu

Les relations entre gouvernement et enseignants sont de plus en plus tendues et la grève intense. La défalcation sur salaire, décidée en Conseil des ministres du mercredi 22 février dernier pour réprimer la grève perlée des enseignants des trois ordres de l’enseignement au Bénin, semble troubler l’eau de chaux. Et c’est cette décision du gouvernement qui suscite dans l’opinion nombre d’interrogations dont la plus importante se rapporte à la nature de cette mesure des autorités de notre pays.

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Sage ou pas sage décision ? C’est bien la principale question qui turlupine les esprits du commun des Béninois à l’annonce de cette mesure répressive de la grève qui handicape l’école au Bénin depuis un peu plus d’un mois. Certes, l’opinion semble unanime que cet énième débrayage en cours dans le secteur de l’éducation est de trop mais quand on prend du recul qu’on analyse la situation, on n’est pas sûr que le gouvernement fait bien de prendre une telle décision. Du fait de la légalité des revendications du Front d’action des trois ordres de l’enseignement qui semble aujourd’hui être reconnue par le gouvernement. Lors de la rencontre du jeudi 23 février dernier entre gouvernement/Confédérations et Centrales syndicales, le Premier ministre Pascal Irénée Koupaki a semblé reconnaître que les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire doivent être inclus dans le décret 2011-505 du 05 août 2011. Et s’il en est ainsi, la grève avec tacite reconduction des enseignants devient un droit. Et donc,  la réprimander en menaçant de faire des retenues sur salaire serait violé le droit des grévistes. C’est cela qui fait planer un doute sur la sagesse de la décision d’une défalcation sur salaire des enseignants  décidée par les gouvernants. Dans ces conditions, on peut même craindre une perte de temps si le gouvernement venait à rebrousser chemin comme ce fut le cas dans le bras de fer qui l’a opposé aux agents du Ministère de l’Economie et des finances au cours de l’année écoulée. Encore que la réaction du Front d’actions des trois ordres de l’enseignement est immédiate et radicale. Ne pas céder en si bon chemin mais plutôt renforcer le mouvement de grève en l’intensifiant. Il est plus que clair que  la volonté du gouvernement de mettre à exécution sa menace fera long feu ou sera un abus. De l’autre côté, les parents d’élèves tiendraient, en cas d’invalidation de l’année, plus pour responsable le gouvernement que le Front. Et cette faiblesse du gouvernement qui doit faire en sorte que l’école reprenne, semble prise dans un bourbier.

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