Me Djogbénou dénonce l’obscurantisme autour de la révision de la Constitution

Invité sur  l’émission “ Zone franche “de  la chaîne de télévision privée Canal 3, Maître Joseph Djogbénou, Professeur agrégé de droit privé  à l’Université d’Abomey-Calavi et avocat à la cour, parcourt l’actualité politique nationale. Des réformes en cours à l’audit de la liste électorale permanente informatisée (Lépi)) en passant par le projet de relecture de la Constitution, l’homme de droit n’a pas eu sa langue en poche.

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Va-t-on vers une nouvelle République? C’est bien la question pour laquelle nombre de citoyens Béninois cherchent une réponse, depuis l’annonce de la relecture de la Constitution du 11 décembre1990. Se prononçant sur la question, l’avocat affirme que c‘est la volonté politique qui peut ou non changer un pays constitutionnellement. Et au vu de l’obscurantisme qui se fait autour du projet et des nombreuses actions politiques en cours, le professeur agrégé a le pressentiment d’une nouvelle Constitution en gestation. La «révision projetée sera effective», affirme-t-il, mais il faut garder les institutions de la République acquises en 1990 afin d’éviter les années à venir, des oppositions entre populations.

«On n’a pas besoin d’une loi pour bien faire les choses», affirme Joseph Djogbénou. La lutte efficace contre la corruption est dans la tenue et le contenu. Les autorités doivent donner le bon exemple en supprimant de leurs habitudes les nombreuses marches de remerciement au lendemain des nominations et faire de l’éthique le moyen de lutte par excellence. Me Djogbénou fait remarquer par ailleurs, l’incohérence qui existe entre la loi et les ambitions économiques du pays. Cette loi aura beaucoup de conséquences économiques sur la population, laisse-t-il entendre. «La loi sur la corruption est une mauvaise solution à un vrai problème», fustige-t-il. Le Bénin est dans une phase de restriction de la liberté. La Constitution de 1990 a été obtenue grâce à des marches et les restreindre aujourd’hui pourrait conduire les manifestants à recourir à d’autres moyens. Concernant la multiplication des mouvements de grève au Bénin, le professeur accuse le gouvernement d’avoir souvent satisfait les revendications sous la pression des manifestants.

La ruée vers la majorité présidentielle s’explique par le fait que l’Etat concentre sur lui tout seul la plus grande part des biens économiques publics et chacun voudrait être dans la mouvance pour en jouir. Cet état de chose peut être un avantage pour le Chef de l’Etat, mais pas pour le pays. Selon ses propos, ce sont les municipales de 2013 qui attisent la guéguerre entre acteurs politiques nationaux. A en croire ses dires, la liste électorale permanente informatisée (Lepi) a été conçue pour les élections présidentielles. Et si elle doit être utilisée pour d’autres élections, il faut qu’elle soit auditée par des spécialistes impartiales et non par une mission documentaire. C’est cela qui inquiète aujourd’hui le professeur Djogbénou.

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