Ellissa Group indésirable, ses biens mis en vente

Pdg de Ellissa Group -dont les activités sont jugées de subversifs par la Drug Enforcement Agency (DEA), l’agence américaine de lutte contre les activités criminelles aux États-Unis- l’homme d’affaires libanais banni du Bénin, Mohamed Ali Kharroubi, commence par faire le ménage autour de ses biens.

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En plein cœur de Guinkomey, un autre quartier proche de Zongo, populeux quartier des affaires et du marché des pièces détachées d’occasion de Cotonou, la capitale économique béninoise, trône un des plus prestigieux buildings qui, il y a quelques semaines encore, appartenait à Ellissa Group. Fin janvier, le bien est cédé. En même temps que d’autres joyaux. Et, on apprend de sources proches du pouvoir et des autorités policières que l’immeuble a été racheté par un des opérateurs de téléphonie mobile. Un de ceux de la deuxième vague des réseaux installés dans le pays suite à l’incursion, courant 2006, du pouvoir Yayi qui entendait assainir la cession des licences d’exploitation dans le secteur.
Les parcs de voitures d’occasion, propriétés du groupe n’échapperaient pas non plus aux opérations de cession envisagées. Ce qui expliquerait que des licenciements de personnels y soient en vue, parmi notamment les employés locaux du groupe. Un responsable au sommet de l’entreprise, un certain Manzour Joumaa, serait même à Cotonou pour les besoins de la liquidation du patrimoine commercial d’Ellissa Group.
On rappelle que c’est suite à la révélation par la presse (La Nouvelle Tribune N*2253 du 18 janvier 2012), de l’accointance des rapports de ce groupe avec les milieux mafieux libanais et de leurs activités de blanchiment de l’argent de la drogue -tels que consignés par la DEA dans son rapport et dont copie a été entretemps remise au chef de l’État béninois, que les autorités gouvernementales se sont résolues à déclarer Mohamed Ali Kharroubi persona non grata.
Depuis quelques années, en effet, l’homme était suivi comme du lait sur le feu par les Américains. Ses activités de  trafic de voitures d’occasion qui font florès à Cotonou, selon la DEA américaine, n’étaient qu’un business écran qui servait à blanchir l’argent de la drogue lequel revenait nourrir de vraies activités criminelles en lien avec le Hezbollah libanais, le groupe terroriste ainsi catalogué par l’Occident.
Dans certains milieux, on soupçonne des ministres du gouvernement ainsi que des cadres de l’administration d’être de mèche avec Mohamed Ali Kharroubi qui aurait bénéficié de tant de facilités (nationalité, passeport diplomatique, attribution de marchés publics…) en contreparties de largesses dispensées. Disqualifié par la force des choses, «il perd le bénéfice de ces documents qui lui ont été retirés», indique-t-on dans la hiérarchie militaire béninoise. Un dossier embarrassant pour Boni Yayi, ajoutent les mêmes sources.

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