En dépit des excuses publiques de Gbèdo : l’Unamab renouvelle sa grève de 72 heures

(Une assemblée générale aura lieu demain) L’union nationale des magistrats du Bénin(Unamab) n’est toujours pas satisfaite des excuses de son ministre de tutelle. A l’issue d’une audience accordée vendredi dernier par le président de la république au président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, et au ministre de la justice, Marie Elise Gbèdo, celle-ci a réitéré sa confiance aux magistrats du pays.

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 Et pour mettre fin à cet interminable bras de fer, elle fit directement son mea culpa  en appoint à celui du 22 janvier dernier qui selon l’Unamab, était voilé. Dans ses déclarations de ce vendredi 03 février 2012, le garde des sceaux a en effet  présenté ses excuses pour rassurer les magistrats de sa bonne foi et de sa volonté de rétablir la paix et la concorde dans le secteur judiciaire. Mais mal lui en a pris. Car selon un membre de l’Unamab qui a requis l’anonymat, les récentes déclarations du ministre ne respectent toujours pas les exigences des magistrats. Ils veulent plutôt une déclaration publique et ostentatoire dans les mêmes formes et conditions que les déclarations du 08 décembre dernier. Et selon toute vraisemblance, c’est la décision qui devrait résulter de l’assemblée générale qui aura lieu demain. Cette rencontre permettra sans doute au bureau exécutif de l’union de statuer officiellement sur les dernières déclarations du ministre afin de prendre de nouvelles mesures.

Lire l’intégralité de la déclaration

«C’est encore le lieu de remercier le Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, le président Yayi Boni, président du conseil suprême de la magistrature qui a reçu le bureau de l’Unamab pour que nous puissions ensemble trouver les voies et moyens de l’apaisement. Je reconnais qu’en tant que  responsable, nous devons faire de la maison justice, la maison de la gouvernance concertée parce que la justice est au début de tout système politique. Et en cela je voudrais encore une fois m’adresser aux magistrats de mon pays pour leur dire qu’il est temps qu’on ramène la balle à terre. En effet, j’ai fait une déclaration le 08 décembre 2011 à la faveur de la journée internationale de la lutte contre la corruption. Et le 22 janvier dernier, comprenant que certains magistrats aient pu se sentir  concernés par mes propos, j’ai pris sur moi la responsabilité de les rassurer de toute ma confiance et du respect que j’ai pour les magistrats qui travaillent en respectant leur serment et en se mettant au service des justiciables. Sans les justiciables de mon pays je ne suis rien. Je suis là pour veiller à ce que la justice soit plus proche du justiciable et qu’il y ait une justice équitable. Encore une fois je reviens vers les magistrats qui ont pu se sentir blessés, par mes propos parce qu’ils ne se sont pas reconnus dans mes propos. Je le dis, il y a des magistrats avec lesquels je travaille en toute confiance parce qu’ils font bien leur travail. Encore une fois, vis-à-vis de ces magistrats je réitère ma confiance comme je l’ai dit. Et pour mieux les rassurer, je leur présente  mes excuses pour qu’ils sachent que ma déclaration du 22 janvier était vraiment sincère puisque j’ai autour de moi de bons magistrats. Ils n’ont  peut être pas pu comprendre que lors de mon discours, lors de ma déclaration du 22 janvier je séparais le bon grain de l’ivraie. Oui le bon grain existe dans cette magistrature. Aujourd’hui je demande que nous nous retrouvions pour gérer cette question de la lutte contre la corruption qui a gangrené tout le pays. Nous, nous sommes les personnes de la justice qui doivent donner confiance au peuple béninois. A partir de ce moment, je dis encore une fois, ce n’est pas par la grève qu’on va gérer cette question de la corruption dans la maison justice. Je suis prête à travailler de concert avec l’Unamab pour que nous puissions redonner confiance au peuple béninois, pour que le peuple sache que lorsqu’il dépose un dossier, une affaire devant la justice de son pays, les magistrats prendront la résolution de bien traiter en toute équité sans discrimination, aucune».
Transcris par Olivier Ribouis (Stag)

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