France: un curé de Bretagne ne veut pas de masques vaudous dans sa chapelle

Une grande exposition de masques Gèlèdè sera visible du 2 mars au 6 avril, à Pommerit-Jaudy (Côtes-d'Armor). Ces masques proviennent du Nigéria, du Bénin et du Togo. Ce sont des oeuvres de la culture Yoruba-Nago qui puise ses racines dans la religion animiste teintée de culture vaudou. Plusieurs lieux, dont la chapelle Saint-Antoine, ont été retenus par les organisateurs de cette exposition, la communauté de communes du Pays Rochois, le lycée et la commune de Pommerit-Jaudy.

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Si l'exposition a bien lieu à la chapelle Saint-Antoine, le père Philippe Roche, curé de la cathédrale de Tréguier et de la communauté pastorale Saint-Tugdual, refusera de célébrer la messe du pardon, prévue le 9 septembre.

« Je ne suis pas opposé au principe d'une exposition dans cette chapelle, mais pas sur ce sujet. Je ne me vois pas célébrer une messe entre les deux statues qui ont voisiné avec des masques vaudou. La religion vaudou continue d'accomplir des sacrifices et de véritables actes de barbarie », estime l'abbé Philippe Roche Le prêtre s'appuie sur le dossier de presse de l'exposition qui rappelle que cette religion « voue un culte ancestral à la toute puissante mère primordiale Iyà NIà, la 'Grande Mère' qui assure l'ordre du monde tout en menaçant sa stabilité ».

Une propriété communale

Le Père Roche a bien noté que la chapelle appartient à la commune de Pommerit-Jaudy. « Le maire peut y faire ce que bon lui semble. Toutefois, si une activité est contraire à la foi chrétienne, comme cette exposition liée au culte idolâtrique vaudou, j'ai la possibilité de refuser d'y célébrer toutes célébrations ultérieures »,ajoute-t-il.

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André Le Moal, le maire de la commune, respecte la position du curé qu'il juge toutefois regrettable. Selon lui, exposition et office peuvent cohabiter. « Je trouve sa position un peu rigide. Les gens ne vont pas forcément voir, derrière les masques, la religion vaudou. Ils ne vont pas faire le lien entre le lieu et la culture vaudou. »

En septembre, ce sera le 20 e anniversaire du pardon. « La fête du quartier Saint-Antoine reste maintenue. Avec ou sans messe », ajoute le maire. Pour le prêtre, « la disparition de ce pardon risque de ne pas être apprécié par les catholiques. Ce n'est pas de mon fait ».

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