Jeunesse et politique au Bénin : le marchandage politique s’empare de la jeunesse

Le constat fait au Bénin ces dernières années est que les jeunes qui entreprennent des activités politiques jurent, pour diverses raisons, plus par l’argent que par une réelle conviction. Commentaire.

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Au Bénin, c’est désormais au nom de l’argent, des relations (bras long) et de l’emploi que les jeunes s’investissent en politique. Et la situation est si évidente que l’un des acteurs politiques majeurs du pays, en l’occurrence Bruno Amoussou, a affirmé lors d’une séance d’échange qu’il a eue avec les professionnels des medias sur son livre La Banque, la Politique et Moi que l’un de ses regrets est de n’avoir pas véritablement œuvré pour commettre la jeunesse au réel engagement politique avant que l’argent s’érige en roi dans le jeu politique national. Il suffit de jeter un regard rétrospectif sur les moments chauds du Changement, les  périodes pré et électorales de mars-avril 2011, ou encore l’actualité nationale avec la question des reformes portuaires, notamment le Programme de vérification des importations (Pvi) de nouvelle génération pour s’en rendre compte. On a vu sous le Changement, des jeunes organiser pêle-mêle des marches de soutien à tel ou tel camp politique et où l’argent a coulé à flot. On a vu pendant la période électorale de l’an dernier, les mouvements politiques de jeunes pousser comme des champignons dans le pays. De l’autre côté du campus d’Abomey-Calavi par exemple, vivier d’apprentis politiciens, une pléiade de mouvements circonstanciels a vu le jour. Le constat est que les mêmes personnes militaient dans différentes organisations, soutenant différents candidats à l’élection présidentielle. Ces regroupements ont disparu avec la fin de l’échéance électorale.

Silence, de l’argent et du travail!

Pour la majeure partie des concernés interviewés (dans de cadre informel parce qu’ils ont refusé de donner leur avis de manière formelle), cette ruée sans conviction réelle des jeunes vers la politique s’explique, par l’impressionnante moisson financière qu’ils y réalisent. Et les débouchés que cela offre en ce qui concerne l’obtention d’emploi ou des faveurs pour le financement de leurs projets. Il faudrait, en effet, avoir des bras longs, comme pour dire des relations et avoir un parrain dans la sphère du pouvoir pour être sûr de réussir au concours d’entrée à la fonction ou décrocher une bourse d’étude pour ce qui est des étudiants. Ce qui est bien compréhensible dans un pays comme le Bénin où selon les statistiques plus de 50.000 jeunes diplômés sortent chaque année des universités publiques et privées et où les concours d’entrée à la fonction publique viennent à compte- goûte. Un pays où le secteur privé n’emploie presque plus et où jusqu’à un passé récent l’entreprenariat des jeunes n’était pas promu. Ce qui est déplorable, la relève de demain, utilisée par des hommes politiques avides de pouvoir comme bétail électoral est ainsi contrainte de s’adonner à la prostitution politique. Rien que la promotion des politicards. La jeunesse est ainsi instrumentalisée. Et le danger est que l’on soit surpris de voir ces nombreux jeunes politicards descendre au moment opportun dans la rue pour réclamer ce que tout le monde redoute actuellement avec la révision de la constitution. Il faut y prendre garde

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