La Conférence Nationale… :22ans déjà !

19 au 28 février 1990-19 au 28 février2012 :22ans déjà que la fameuse Conférence dite des forces vives de la Nation a ouvert et clôturé ses travaux qui ont sonné le glas du régime honni du Prpb.Son président ,le truculent Prélat Isidore de Souza et quelques uns des membres du bureau ayant conduit les assises ne sont plus de ce monde. Il en est de même de certains de ces illustres participants comme les anciens présidents Justin Tomètin Ahomadégbé et Hubert Coutoucou Maga, le colonel putschiste Maurice Kouandété, l’ancien membre du Hcr puis président de la toute première Haac René Dossa, l’éminente avocate Grâce Adamon d’Ameida.

Publicité

 La majorité de la population de ce pays dont l’âge est compris entre dix et vingt cinq ans ne savent de la conférence Nationale que ce qu’ils en lisent à travers les médias–.A ce jour, et à notre connaissance aucun ouvrage n’en retrace de manière exhaustive le déroulement de ses travaux pourtant décisives pour le devenir de notre nation commune. A ce jour -il faut le regretter aussi -aucun des régimes qui se sont succédé à la tête du pays n’a daigné consacrer les dates des 22 et 28 février pour commémorer l’un des évènements les plus marquants de l’histoire de notre jeune république. Pourtant notre jeune démocratie célébrée en Afrique et de par le monde doit tout à ces dix jours de travaux qui ont changé le paysage politico socio économique de notre pays .A commencer par ces vingt deux ans de stabilité politique continue qui ont fait oublier l’appellation injurieuse d’ « enfant malade de l’Afrique » collée à notre pays aux lendemains des indépendances nominales des années 60. La conférence nationale des forces vives du Bénin a été presque partout copiée en Afrique mais n’a jamais été égalée en terme de durée-celle du Zaïre a duré presque un an- ni en terme de résultat escompté. Celle du Togo n’a jamais débouché à ce jour sur une alternance politique au pouvoir. On s’extasie ici et là sur le printemps arabe et la chute des régimes autoritaires du Maghreb et du Mashrek mais on oublie que le Bénin et d’autres pays d’Afrique francophone-le Zaïre-Congo et le Togo notamment- ont connu leur «  printemps », avec des fortunes diverses.

Au moment où l’on nous rebat les oreilles à longueur de journée avec le terme barbare de « refondation » dont le contenu et les contours sont délibérément flous, en cette veille d’une prochaine session extraordinaire de l’Assemblée Nationale où l’on s’apprête, dit-on, à discuter d’une révision de la Constitution, notre journal a voulu faire une pause. Nous sommes revenu les origines de la Conférence Nationale avec des témoignages, de l’historien Pierre G. Métinhoué, du syndicaliste Dieudonne Lokossou et d’un des leaders de la société civile, Martin Assogba. Pour nous rappeler à notre commune mémoire, ces jours de braise où l’émotion était à son comble, tant le pays tout entier retenait son souffle .Pour nous secouer de la torpeur qui nous a envahis depuis 2006 et surtout depuis le fameux K.o d’avril 2011.Car au-delà des résolutions adoptées à l’issue de ces historiques dix jours de travaux, l’essentiel était dans la détermination commune d’en finir avec me parti unique et sa volonté affichée de régenter toute la société avec sa pensée unique C’est certainement ce que le rapporteur général de la Conférence voulait dire dans cette longue tirade au vocatif «  Vous voulez un Etat de droit où le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire soient clairement séparés. Et voulez une presse libre et responsable. Vous voulez aussi que puissent s’exprimer et fleurir des mouvements associatifs, des coopératives dynamiques et productrices de biens. Vous voulez que les hommes et les femmes de ce pays aient le droit absolu et inaliénable à mettre l’intelligence au centre de leur vie. Et vous avez bien voulu retenir ce mot d’un philosophe contemporain « Quand l’intelligence déserte le forum, la médiocrité s’installe et tout finit en dictature ». 22 ans après cette profession de foi, chacun peut mesurer le chemin parcouru et se demander si le cri du rapporteur général de la conférence nationale :« nous avons vaincu la fatalité  » n’a pas été qu’une simple incantation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité