Lancement du livre «Chants de Béhanzin, le Résistant»

(Le génie compositeur-chanteur du Roi Béhanzin célébré) C’est un lieu historique, le Centre béninois des langues étrangères (Cebélaé) à Cotonou, qui a abrité, le 11 février dernier –une date mémorable de la vie du Roi Béhanzin-, la cérémonie de lancement officiel du livre «Chants de Béhanzin, le Résistant» publié en 2011 par le professeur Albert Bienvenu Akoha et Apollinaire Mèdagbé aux éditions L’Harmattan. Une cérémonie placée sous le parrainage du professeur Jean Pliya en présence d’un parterre de têtes couronnées et d’hommes de culture.

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Quarante quatre chansons composées par le Roi Béhanzin, transcrites et accompagnées de commentaires sur papier, et exécutées aussi sur disque. C’est le menu du travail de recherche mis à disposition du public par le professeur Albert Bienvenu Akoha et Apollinaire Mèdagbé. C’est un livre de 196 pages paru aux éditions L’Harmattan en 2011: «Chants de Béhanzin, le Résistant» plus un Cdrom.
Pour joindre un événement à un lieu et à une date, les auteurs ont choisi faire le lancement au Centre béninois des langues étrangères (Cebélaé) de Cotonou le samedi 11 février dernier. Au Cebélaé se trouve en effet le local dans lequel le Roi Béhanzin a passé ses derniers moments sur sa terre natale avant sa déportation le 11 février 1894 vers la Martinique.
D’après  les auteurs, ce livre est l’un des fruits d’un projet qui a vu le jour depuis 1989 lors de la célébration du centenaire du Roi Glèlè. Le professeur Akoha, alors président de la commission des manifestations culturelles a su mettre en compétition tous les palais royaux d’Abomey avec comme critère, l’exécution des chants et danses de palais. La moisson, très bonne, a été pour le professeur, source d’une forte inspiration pour faire découvrir et revivre au monde, la richesse culturelle et historique cachée dans ses chansons. D’où la création du Conservatoire de danses cérémonielles et royales d’Abomey. L’envie sera plus poussée à l’occasion du centenaire du Roi Béhanzin en 2006. Et voilà qui a accouché en 2011, «Chants de Béhanzin, le Résistant».

L’expression d’une double conscience historique

Pour le présentateur, professeur Mahougnon Cakpo, critique littéraire et enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, «Chants de Béhanzin, le Résistant» exprime une double conscience historique. Le contenu du livre révèle une profonde conscience professionnelle manifeste de la part du Roi, explique le présentateur. Les auteurs, eux, ont fait preuve de conscience historique en décidant de travailler sur les chants du Roi. Cette conscience réside dans le fait qu’ils aient pénétré l’histoire, l’analyser pour pouvoir gérer le présent et anticiper sur le futur.

Le travail ayant conduit à la publication de ce livre est, témoigne le professeur Cakpo Mahougnon, un travail à la fois de linguiste, de sociologue, d’historien, de philosophe, d’archéologue, d’homme de culture, etc. Il a consisté en la collecte des chansons du Roi Béhanzin auprès des dépositaires à la cour royale de Djimè ; la vérification de l’authenticité, de la date et de la chronologie de composition de ces chansons ; la sélection d’un corpus de 44 débarrassés de tout archaïsme et exotérisme tout en préservant leur caractère esthétique et puis le classement par thème suivant une chronologie. Ce sont, «La légitimité de Béhanzin», «Les guerres nécessaires», «l’appel à la résistance», «Hommage aux soldats tombés au champ d’honneur» et «exil à la Martinique».
Les quarante quatre chants répartis dans ces catégories sont les récits du Roi sur sa vie et l’histoire de son royaume. Des chants qui révèlent de nouvelles hypothèses sur le Roi sur le royaume de Danxomè. Entre autres, la philosophie des tresseurs de corde, chère au Danxomè, la résistance à tout ce qui peut causer préjudice par rapport à une portion de la terre dahoméenne, etc.
«Chants de Béhanzin, le Résistant» montre aussi l’intérêt mnémotechnique des chansons, précise le professeur Jean Pliya, parrain de l’événement. Il rappel que la rédaction de «Kondo le requin» dans les années 1960 lui est venue de ces chansons. Que ces chansons inspirent encore d’autres écrivains pour montrer la fécondité du génie multiforme du Roi immortel, a-t-il souhaité. Bonne lecture et audition des chants du Roi Béhanzin.

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Le contenu du livre sur scène avec les élèves du conservatoire

Le lancement du livre a été pour les élèves (danseurs, chanteurs et instrumentistes) du Conservatoire de danses cérémonielles et royales du Bénin, d’effectuer leur première sortie officielle de spectacle après leur brillante participation au Festival Afrique à Lille en France en juin dernier. Pour la circonstance, ils ont offert au public, plusieurs tableaux de danses et de chants contenus dans le livre. Plus d’une vingtaine de minutes durant, des femmes et jeunes hommes vêtus aux couleurs de princesses et princes, ont exécuté une partie de la quarantaine des chants du Roi Béhanzin contenu dans l’ouvrage. Et ce, avec la puissance, la charme des amazones, pas à la guerre mais dansant et chantant pour le plaisir du Roi au palais.

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