Dénouement de la crise dans le secteur judiciaire : l’Unamab lève sa motion de grève

Le bras de fer entre l’Union nationale des magistrats du bénin (Unamab) et le ministre de la justice Marie Elise Gbèdo est à son épilogue. A l’issue de son assemblée générale, tenue dans la matinée d’hier au palais de justice de Cotonou, le bureau exécutif de l’Unamab a décidé de lever sa motion de grève à compter de ce jour.

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L’assemblée générale tenue hier par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) s’est achevée sous d’heureux auspices. A travers le  point de presse qu’ils ont organisé à l’issue de ladite  assemblée générale, les magistrats ont annoncé le dénouement de la crise qui les opposait depuis le 08 décembre dernier à leur ministre de tutelle. A l’origine de cette divergence, les propos du ministre de la justice Marie Elise Gbèdo selon lesquels  tous les magistrats des cours et tribunaux du Bénin sont corrompus. Des déclarations qui ont suscité une réaction systématique de l’Unamab. Et c’était depuis le jeudi 08 décembre 2011 à l’occasion de la journée internationale de la lutte contre la corruption. Pour justifier ses propos, le garde des sceaux a tiré prétexte du contenu du livre blanc sur l’état de la corruption au Bénin publié par l’observatoire de lutte contre la corruption (Olc). Selon l’Unamab, les résultats du sondage d’opinions effectué à cet effet ne classe nullement le corps de la magistrature au rang prétendu. Dans leur déclaration de ce mardi, les magistrats ont passé en revue les différentes étapes de la crise et les raisons qui motivent les présentes résolutions. Ils ont en effet déploré d’une part,  la gravité des propos de leur ministre de tutelle qui selon eux, jettent l’opprobre sur toute la magistrature et d’autre part la non satisfaction de leur revendication à savoir, des excuses publiques par les mêmes canaux de communication et sous les mêmes formes et à défaut, le dépôt de charges. Les  magistrats du Bénin ont  néanmoins levé la motion de grève entamée le mardi 24 janvier dernier malgré les excuses « à minima » du garde des seaux en date du vendredi 03 février 2012. Pour prétexte, ils ont avancé la sauvegarde de l’intérêt supérieur du service public de la justice. Et pour joindre l’acte à la parole l’assemblée générale invite tous les magistrats à reprendre service pour compter de ce jour, tout en restant mobilisés pour la défense des intérêts supérieurs de la corporation. 

Gbèdo aurait dû démissionner

Dans la déclaration de levée de grève des magistrats, ces derniers ont affirmé que « le président de la République a reçu le bureau exécutif de l’Unamab le vendredi 16 décembre 2011 et lui a fait observer que les propos de madame le Garde des Sceaux n’engagent point son gouvernement ».  Ce qui signifie que le gouvernement s’est désolidarisé de Gbèdo. Quant on tient compte des images et lorsqu’on écoute les témoignages des personnes présentes à la cérémonie officielle de célébration de la journée nationale de lutte contre la corruption ce 08 décembre 2011, on se rend compte que c’est avec conviction que Gbèdo avait fait sa déclaration. Et pour montrer que c’en était et c’en est véritablement une,  la ministre de la justice aurait pu rendre le tablier que de revenir sur ses propos. Et ce, à deux reprises. Malheureusement, la démission par principe n’est pas encore le fort des personnalités politiques au Bénin. 

Lire l’intégralité de la déclaration de l’Unamab

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