La ruée des formations politiques vers la majorité présidentielle n’est plus une information aujourd’hui au Bénin. Et cela pourrait s’expliquer par les enjeux liés aux élections municipales de l’an prochain.
«Il n’y a jamais deux sans trois », dit l’adage et on est tenté de dire il n’y a jamais trois sans quatre. Et l’on n’a point besoin d’être un analyste de la vie politique nationale pour comprendre ce qui fait désormais courir certains maires vers la majorité, voire la mouvance présidentielle. Me Joseph Djogbénou a trouvé les mots justes pour en faire mention lors de son intervention sur l’émission zone Franche de Canal 3 de ce dimanche 11 février. « L’enjeu c’est les municipales et c’est bien cela qui attise la guéguerre entre acteurs politiques ». C’est bien l’explication qu’a fournie ce avocat, activiste social et par ailleurs observateur averti de la vie nationale à la ruée vers la majorité présidentielle depuis le K.O de Boni Yayi en mars 2011. Dans ce registre, on a d’abord la Renaissance du Bénin (Rb) qui dirige actuellement la mairie de Cotonou et qui a été la première à quitter l’opposition, notamment l’Union fait la Nation (Un), pour s’allier au Camp Yayi. Ensuite, ce fut le tour de Séverin Adjovi, maire de Ouidah, qui sans avoir officiellement marqué son départ de l’Un a chanté sur une chaîne de télévision de la place son soutien à la Refondation. Le Week-end dernier, c’est Patrice Houssou-Guèdè, maire de la commune d’Abomey-Calavi, qui fumait déjà le calumet de la refondation, qui a fait entrer son organisation politique,le Parti pour l’Union Républicaine (Pur) dans la famille Fcbe.
Avec le K.O de Boni Yayi, les statistiques issues des législatives d’avril 2011 et le paysage politique actuel, les uns et les autres craignent d’avoir à essuyer une défaite en se retrouvant face à un candidat de la mouvance ou proche de la mouvance lors des municipales de l’an prochain. Solution, il faut rejoindre le camp Fcbe ou devenir ambassadeur de la Refondation pour espérer être le candidat soutenu par le pouvoir. Les « Houézèhouè » qui maintiennent depuis le début de l’expérience de la décentralisation une hégémonie sur la gestion de la commune de Cotonou doivent surveiller leurs arrières. Surtout que des lieutenants de la famille politique de Boni Yayi manifestent de plus en plus la volonté de ravir aux renaissants la gestion de Cotonou. Et si en 2008, le candidat coacher par l’actuel locataire de la Marina n’a pu s’imposer face à Soglo père, il faut noter que les donnes de 2013 seront différentes de celles de 2008, avec l’usage de la Lépi. Quant à Ouidah, elle est la ville natale de la première dame et du beau frère-ministre de Yayi. On a vu Chantale Yayi, sans grande expérience politique, y remporter les législatives d’Avril dernier. Ce sera donc une mauvaise nouvelle pour Séverin Adjovi de se voir challenger par les cauris qui ont actuellement le vent en pourpre politiquement. Du coté d’Abomey-Calavi, le maire Hounsou Guèdè devrait lever l’équivoque. D’autant plus que Victor Topanou, le président d’honneur du Pur s’était aligné contre Boni Yayi à la présidentielle de mars dernier. Aux législatives, le maire Hounsou Guèdè s’était présenté sur sa propre liste. Il fallait donc rejoindre le camp Yayi pour ne pas s’attirer la foudre Fcbe l’an prochain.
Laisser un commentaire