Présidentielles au Sénégal: Wade et l’intérêt des « Toubabs »

Il est une vérité que certains chefs d'Etat africains usurpent à leur guise : les intérêts des occidentaux en Afrique. Cette petite assertion qui est formée et déformée pour servir les différents candidats pourrait presque passer inaperçue. Dans le cas du sénégal, la rhétorique n'y échappe pas. Ainsi Wade, après l'annonce controversée de sa candidature par la fameuse cour constitutionnelle, déjà surnommée dans le pays la cour Yao N'dré – en référence à celle qui a créé la polémique en Côte d'ivoire – a déclaré lors d'un de ses meetings de campagne : 

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"Je ne cherche pas l’intérêt des Toubabs (occidentaux), mais celui des Sénégalais. Les Américains et les Français ne sont pas les patrons des Sénégalais. Personne ne peut nier notre force; ce scrutin intéresse fortement l’étranger, raison pour laquelle certains ne sont pas contents de mon engagement pour la défense des pays africains’’

Eh oui! Le fameux intérêt des occidentaux, ces méchants qui nous veulent du mal; Même si on ne peut bien évidemment pas nier qu'il faut lutter contre l'impérialisme de certains pays, on ne peut non plus nier que cette stratégie (celle de Wade en l'occurence) qui consiste à rechercher du soutien dans la population en jouant sur le sentiment anti-occident de plus en plus grandissant est voué à l'échec!

Qui mieux que Wade a servi les occidentaux durant ces mandats? Qui? Qui est allé en Libye sur demande d'un de ses amis demander au désormais regretté guide libyen de quitter le pouvoir parce qu'il n'est plus légitime? 

Sans ambages, il est temps de rappeler à Wade le message qu'il a si gentiment transmis à son ex-ami libyen (morceaux choisis…) : 

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"Tu as commis beaucoup de choses horribles, même quand j'étais ici. J'ai vu à la télévision des jeunes (assassinés), pour que le peuple ait peur et obéisse. Tu as pris des décisions très graves (…) Mais dans le monde des chefs d'Etat, il y a une sorte de loi d'omerta. Je te regarde maintenant dans les yeux, il faut arrêter les dégâts, les tueries (…) Dans l'intérêt du peuple (sénégalais), il faut te retirer de la politique, ne pas rêver de revenir. Si tu veux bien, je t'aiderai à te retirer du pouvoir. Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra (…)" 1

En espérant qu'il ne fasse pas comme son ex-ami libyen…

1- extrait du message de Wade à Benghazi, remis dans le contexte sénégalais

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