Commémoration du 10e anniversaire de décès du président Ahomadégbé

«Nous allons perpétuer la mémoire du président et quiconque ne peut nous y empêcher» Dixit Antoine Détchénou
08 mars 2002-08 mars 2012. Déjà une décennie que l’ancien président de la république du Bénin (Dahomey d’alors), Justin Tomètin Ahomadégbé a tiré sa révérence. Ses parents, proches, amis politiques et sympathisants ont décidé de perpétuer sa mémoire et de l’inscrire dans les annales de la démocratie Béninoise. Dans cette interview, Antoine Détchénou, son ancien directeur de cabinet, présente le programme des festivités. Il désavoue par ailleurs le préfet du Zou qui aurait interdit dans son département, toute manifestation allant dans le sens de cette célébration

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Le programme des festivités…
Demain, il y aura des cérémonies religieuses (messes et rites traditionnelles) à Cotonou et Abomey précisément à tchanwé, le village d’origine du président. La messe aura lieu à l’église Saint Jean de Cotonou à partir de 17 heures. Nous allons ensuite converger nos efforts pour la préparation d’un colloque qui se tiendra en juillet prochain. Ce colloque dont le programme n’est pas encore entièrement élaboré a pour objectif de rendre plus visible l’homme en question. A cette occasion, nous allons rassembler tous les documents relatifs à son parcours afin d’éditer un ouvrage sur sa vie. Nous avons à cet effet écrit à plusieurs autorités du pays pour leur annoncer l’événement. Il y a trois semaines, nous avons été reçus par la directrice de cabinet du président de la république à qui nous avons présenté le comité composé des enfants, amis et sympathisants du président Ahomadégbé ainsi que notre budget. Nous lui avons par ailleurs précisé que ce comité est ouvert à toute personne physique ou morale qui aurait un penchant pour le président et qui n’a pas l’intention d’en faire une récupération politique.

Qu’est ce qui vous oppose au préfet Armand Nouatin?
Le député Kindjanhoundé, originaire de Zogbodomè est venu me voir pour manifester sa volonté d’intégrer le comité. Il voulait que nous formions ensemble un creuset pour perpétuer la mémoire du président Ahomadégbé, ce que nous avons accepté en prenant garde contre toutes tentatives de récupération politique. Paradoxalement, il s’est mis à semer la confusion dans les esprits et à vouloir nous dessaisir de tout. Il a élaboré son propre programme indépendamment du nôtre et son propre budget. Et convoque des réunions sans notre autorisation. Du coup, nous lui avons notifié notre volonté d’arrêter de collaborer avec lui parce que son double jeu ne nous convenait pas. Depuis lors, il n’a plus fait signe de vie. Ensuite, grande a été notre surprise d’apprendre que le préfet du Zou Armand Nouatin qui est d’ailleurs son ami politique, a envoyé un message au maire de Zogbodomè, interdisant le baptême du Ceg de Zogbodomè ‘’Justin Tomètin Ahomadégbé’’, ainsi que toute manifestation prévue dans le cadre de cette commémoration. On y a donc vu la manœuvre du député Kindjanhoundé qui, apparemment cherche à nous déstabiliser, n’ayant plus la possibilité de paraitre en tant que porte parole du comité. Nous avons donc convoqué une conférence de presse pour expliquer les dessous de cette décision absurde du préfet qui, à notre avis est dépourvue de bon sens. Pour ce qui est du baptême du collège, il prétend qu’au nom de la loi sur la décentralisation le maire n’a pas ce pouvoir, alors que les contacts ont été pris avec le ministre des enseignements pour qu’il donne son accord. J’espère bien que le maire va se raviser pour annuler sa décision puisque notre engagement n’a aucune connotation politique et nous ne permettrons aucune entrave à ce devoir patriotique et moral.

Qu’allez-vous faire face à cette situation?
Nous n’allons pas pour le moment répondre à la provocation du préfet. Après la première étape de notre programme, nous verrons bien quelle riposte organiser. Les autorités politiques du pays seront par ailleurs informées de la situation et personne ne peut nous empêcher de toutes les façons, d’honorer la mémoire de ce grand homme. Une veillée de prière et de recueillement est prévue ce jour, en prélude à la célébration eucharistique de demain. Nous avons élaboré un budget que nous avons présenté à la directrice de cabinet du président de la république. Mais elle a souhaité qu’il soit revu à la baisse et dans sa structure, ce que nous avons fait. Nous attendons pour l’instant la suite.

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Quelles étaient vos accointances avec le président Ahomadégbé?
Depuis que j’étais en philosophie lors de la création de l’Udd, j’ai toujours eu une sympathie pour lui bien que n’étant pas militant. Je poursuivais mes études quand l’Udd évoluait dans ses activités. Et ce n’est qu’en 1961, à la phase de ma vie active que je suis devenu militant. J’ai par ailleurs travaillé avec Gabriel qui était à l’époque l’adjoint du président. De commun accord, nous avons mené les démarches nécessaires pour que le président sorte de prison. C’est ainsi qu’il y a eu des moments de vide et de reprise de contact jusqu’à l’avènement du renouveau démocratique. Notre rythme s’accommodait à la situation sociopolitique que traversait le pays. Je suis ensuite devenu sous le conseil présidentiel, le directeur de cabinet du président en 1970. A la suite du régime, le 26 octobre 1972, alors que le président était en exil, nous avons essayé d’organiser des activités clandestines. Ce qui nous a aussi valu la prison. Sous le renouveau démocratique, nous avons relancé l’Udd sous l’appellation de l’Und et j’en étais le secrétaire général. J’ai ensuite eu des malentendus avec le président mais nous sommes revenus à de meilleurs sentiments.

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