La persistance des mouvements de grève dans le milieu scolaire et l’éminence d’une année blanche a conduit les responsables des centrales et confédérations syndicales du Bénin à se présenter de nouveau devant la presse nationale. Cette fois, en pompiers, ils jouent la médiation et lancent un appel aux enseignants pour une reprise des cours. C’était hier dans l’après-midi à la Bourse du travail de Cotonou.
La crise qui secoue la maison école fermée depuis plus de deux mois serait-elle en voie de dénouement? On est tenté de répondre par l’affirmative suite à l’appel lancé hier dans l’après-midi par les responsables des confédérations et centrales syndicales du Bénin aux enseignants en grève. C’était lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux de la Bourse du travail de Cotonou. Selon les «pompiers», cet appel fait suite à une analyse minutieuse de la situation qui prévaut dans le secteur éducatif. Dans la déclaration faite à la presse, les centrales et confédérations syndicales affirment la légitimité et la justesse des revendications des enseignants et dénoncent la démarche du gouvernement qualifiée de «fuite en avant». Les secrétaires généraux des syndicats de travailleurs que sont la Cosi-Bénin, la Cstb, la Cgtb, la Csa-Bénin et la Cspib, ont protesté contre les « menaces et représailles contre la liberté syndicale». Pour ces responsables syndicaux, le gouvernement n’a à aucun moment voulu instaurer le dialogue social pour une sortie de crise au grand dam de l’école béninoise qui se meurt. Et c’est prenant la mesure du danger qui guette le monde de l’éducation au Bénin, qu’ils ont lancé un appel vibrant et patriotique aux enseignants pour une reprise citoyenne des classes. Gaston Azoua et ses pairs se sont engagés à œuvrer, en cas de réponse favorable à leur appel, à la réouverture sans délai des négociations afin de faire prendre au gouvernement les engagements susceptibles de calmer durablement la tension sociale. Ils entendent également obtenir du gouvernement l’abandon des mesures «ridicules» de défalcations, de suspension de salaire, de radiation et autres incongruités qui sont contraires aux conventions C87 et C98 et à la constitution béninoise. Cette médiation des responsables syndicaux, tels des pompiers, pourrait conduire vers des jours reluisants dans la maison école en feu depuis le 24 janvier dernier.
Yao Hervé Kingbêwé
Laisser un commentaire