Face au durcissement de ton du gouvernement : le Front change de stratégie

(Une grève de soutien de la Cstb demain) Les prises de positions entre les enseignants et le gouvernement dans la résolution de la crise du secteur de l’éducation continue et les stratégies se multiplient. Face aux mesures du gouvernement d’effectuer des défalcations et des radiations des enseignants récalcitrants, ces derniers changent de stratégie. C’était lors d’une conférence de presse tenue le vendredi dernier à la Bourse du travail de Cotonou.

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La grève sur le tas. C’est la nouvelle trouvaille des enseignants pour contrer les menaces persistantes du gouvernement dans le bras de fer qui les oppose. A la faveur d’une conférence de presse tenue le vendredi 16 mars dernier à la Bourse du travail de Cotonou le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement a révélé  cette nouvelle stratégie. Dans leur première déclaration, les enseignants ont fustigé la démarche du gouvernement qu’ils jugent dictatoriale. Le Front, dans cette même déclaration, a réaffirmé sa détermination à ne point reculer devant les menaces du Chef de l’Etat « cabri mort » et a reconduit sa grève de 96 heures par semaine avec tacite reconduction à observer désormais sur le tas. Cette nouvelle stratégie des enseignants grévistes se résume en un arrêt des cours mais nécessite leur présence dans les salles de classe. « Sois présent dans ton établissement, mais ne travaille point », ont-ils conseillé à leurs camarades enseignants. Dans la seconde déclaration, Jean Pierre Kocou membre du Haut conseil syndical de l’éducation, a invité ses collègues à ne permettre aucune avancée dans le programme officiel d’enseignement et, de par leur fermeté, obliger le « cabri mort » à négocier et à s’engager.

Le soutien de la Cstb

Dans ce bras de fer avec le gouvernement, les enseignants ne sont pas orphelins. Ils ont reçu le soutien de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin qui entend organiser une grève de soutien de 24 heures, demain mardi 20 mars. Dans les « considérant » de la motion de grève, la Confédération condamne les menaces de radiation, de suspension de salaire, d’abrogation de décret, de rupture de contrats qu’elle dit contraires aux conventions internationales (Oit et Bit). Et appelle à une grève de soutien aux enseignants pour protester contre les dérives liberticides du gouvernement et la confiscation des libertés syndicales. La Cstb exige la satisfaction des légitimes revendications des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. Elle rend par la même occasion, responsable le gouvernement des déconvenues qui découleraient de la non prise en compte de ces revendications.

Dans la crise du secteur de l’éducation, le gouvernement reste déterminé et le Front des enseignants toujours imaginatif. Et tout porte à croire que le jeu du chat et de la souris entre autorités et Front n’est pas à la veille de sa fin pour un retour à la normale des cours.

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