L’église catholique s’engage pour la formation civique des citoyens

L’aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques organise les dimanches 18 mars, 15 avril, 6 mai, 20mai et 10 juin 2012 une série d’ateliers sur l’engagement du chrétien dans la cité. La conférence inaugurale de ces ateliers s’est tenue dans la matinée du dimanche 04 mars au Codiam à Cotonou sous la présidence de Monseigneur Antoine Ganyè, archevêque de Cotonou.

«La politique politicienne divise les chrétiens, les familles ainsi que les mouvements catholiques». Pour ne pas végéter dans un mutisme qui ne ferait qu’envenimer la situation sociopolitique du pays, l’église catholique décide de prendre son destin en main pour mettre un terme à la récréation. La conférence inaugurale de ce dimanche marque le début de cinq mois de réflexions et d’échanges entre les têtes pensantes de l’église. Monseigneur Antoine Ganyè, archevêque de Cotonou et président de la conférence épiscopale a saisi l’occasion pour rappeler à chaque chrétien catholique la mission qui est la sienne dans l’arène politique. Ce dernier doit en effet refouler toutes velléités à s’accrocher aux délices du pouvoir. Il doit plutôt être un agent permanent de réconciliation dans un esprit de justice et de paix. «Le chrétien catholique doit étonner. Il faut que sa présence bouscule. Il doit déraciner, abattre, détruire en vue de reconstruire à partir des valeurs saines, irréprochables et dépourvues de toutes tendances discriminatoire». Et au père Efoé Julien Pénoukou, aumônier national des cadres et personnalités politiques, de situer le contexte de ces ateliers pour ensuite en donner les justifications. Selon lui, l’observation de la vie sociale, politique et économique actuelle du Bénin, présente un certain nombre de constats dont nul n’ignore les dominantes. Le peuple Béninois a certes réussi à éviter le pire depuis la conférence nationale, parfois à son grand étonnement mais tout en étant conscient que tout peut arriver à tout moment. Et pourquoi? Parce qu’en dépit des progrès accomplis, l’avènement du Renouveau démocratique n’a pas changé chez le citoyen béninois ses mentalités. La politique est en effet devenue un champ clos de conflits d’intérêts et un raccourci facile pour s’enrichir illégalement et impunément. Pour l’aumônier, l’inculture ou l’incompétence de bon nombre de ‘’professionnels de la politique’’ vide les débats politiques de toute pensée ou réflexion de fond, de toute objectivité et de toute utilité, s’ils ne se réduisent pas à des joutes verbales passionnelles et discriminatoires. Et la carence de bases éthiques et morales saines camouflée sous un confessionnalisme religieux opportuniste a transformé le champ politique en jungle du ‘’tout est permis’’. S’agissant précisément de’’ l’engagement du chrétien dans la cité’’, il a rappelé que les chrétiens catholiques sont pour la plupart méconnaissables en politique, surtout devant la corruption, les manœuvres politiciennes, les pratiques et pactes occultistes. Toutes ces considérations justifient la tenue des ateliers préparatoires dont le démarrage effectif est prévu pour le dimanche prochain. Ces ateliers, d’un maximum de dix membres chacun, bénéficieront pour leur mise à niveau des prestations de personnes ressources identifiées et auront au total cinq séances de travail qui se feront uniquement les dimanches. Les différents participants ont ainsi été répartis dans les groupes de travail et ont pour mission de réfléchir sur sept différents thèmes. Les assises proprement dites se tiendront du jeudi 21 au samedi 23 juin 2012 à Cotonou. Elles consisteront à restituer les travaux des ateliers et approfondir les débats ; échanger sur les contributions et les expériences de personnalités extérieures ; dégager des pistes de solutions concrètes à savoir : l’élaboration d’un plan d’action, la rédaction de la charte du chrétien catholique engagé et enfin la mise en place d’un observatoire permanent sur la gestion globale du pays, le comportement des citoyens, la pratique des chrétiens engagés dans la cité. Cet observatoire aura pour mission de se prononcer sur des faits d’actualité et d’afficher clairement la position de l’église sur le mode de gestion des ressources publiques. A l’issue de la conférence, une messe présidée par Monseigneur Antoine Ganyè a été célébrée, pour confier au seigneur le démarrage des travaux.

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