‘’Librairie par terre’’ à l’Uac : un deal entre vendeur et acheteur

L’université d’Abomey-Calavi  abrite un grand marché de livres couramment désigné sous le vocable «Librairie par terre». Un marché entretenu et régulièrement fréquenté par les étudiants, les parents d’élèves, les  enseignants des lycées et collèges et d’autres passionnées de la lecture.

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L’université d’Abomey-Calavi s’illustre par le développement de plusieurs activités génératrices de revenus. Nous sommes ici,  devant le restaurant universitaire, communément appelé «Resto U» dans le jargon estudiantin. Il est 9heures passée de quelques minutes. Un tas d’ouvrages disposés à même le sol sous un manguier et en face un autre tas de vieux livres offrant un mélange hétéroclite. Ce dernier est  particularisé par la mention liquidation à 300 F Cfa inscrite blanc sur noir sur la couverture d’un livre qui a déjà passé les âges. Autour de celle-ci, s’est organisé un attroupement d’une dizaine d’étudiants affairés à chercher des documents qui leur paraissent  intéressants. A côté, debout et attentif aux mouvements de la troupe, Rach Tomankplékonou, un employé de la librairie par terre attend pour encaisser. Ainsi s’anime chaque jour le marché du livre sur le campus d’Abomey-Calavi.  On y trouve des productions de tous les domaines,- Littéraire, économique et scientifique-.

Les sources d’approvisionnement

Les sources d’approvisionnement de ces librairies sont multiples.  La plupart de ces livres  sont importés de l’extérieur nous apprend Frédéric un fournisseur de livres ayant aussi des stands dans d’autres départements du Bénin. «Nous réceptionnons des livres qui ne sont plus au programme en Europe ou ceux déjà usé que des associations étrangères envoient en direction des pays pauvres comme le nôtre» explique-t-il. Une autre source est le troc sur place. Ajoute- il avant d’illustrer : « Un étudiant peut amener un livre qu’il avait utilisé au collège qu’il échangera contre d’autres en plus d’une somme relative à la différence de prix. Ou, certains amènent d’anciens documents que nous achetons, réaménageons et remettons sur le marché ».  Outre ses deux sources d’approvisionnement, selon  un des acteurs de la filière qui a requis l’anonymat, les œuvres d’auteurs africains ou même béninois et parfois occidentaux sont piratées et vendues sur les sites de librairie par terre.

Composition de la clientèle

En premier plan se trouvent les étudiants. Pour eux  le motif de leur ruée vers cette librairie est au niveau du prix extrêmement bas comparativement  aux prix pratiqués dans les librairies officielles. A cela s’ajoute la disponibilité sur ces sites, d’anciens livres presque inexistants dans les librairies officielles. «Je fouille dans la liquidation pour trouver des livres intéressants à moindre coût. Aussi dans l’optique d’y trouver d’anciens documents pour ma culture générale» déclare Elie Kowé,  étudiant en année de licence inscrit au département de Mathématique et de Physique.  Collectionneur, il apprend qu’il vient régulièrement dénicher -dans le stock en liquidation- des livres en disparition riches par leurs contenus  qu’ils conservent dans ses archives à domicile.  Comme lui, ils sont des centaines d’étudiants  à côtoyer cette librairie témoigne l’employé Rach. Dans le registre des clients se trouvent aussi des enseignants de lycée et collèges et les parents d’élèves à l’approche de chaque rentrée scolaire.

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