Depuis quelques jours les opérations d’escorte des véhicules d’occasion sont menées par la douane béninoise. Ce qui est aux antipodes des clauses de la mise en œuvre du Pvi-ng selon lesquelles les opérations d’escorte sont du ressort de la Société Bénin Control. Le tout ressemble à un triomphe de la mafia douanière sur la réforme. Et le chef de l’Etat ne doit pas laisser les choses en l’état.
Jugé opportun et salutaire par le gouvernement et les observateurs de la vie économique du Bénin, le Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng) est pourtant toujours soumis à l’épreuve de ceux à qui sa mise en oeuvre porte « malheur ». Après les débats- toujours en cours dans certains milieux- sur la révision du contrat qui lie l’Etat béninois à Bénin Control, la société chargée de sa mise en œuvre, c’est la mafia douanière qui est apparemment décidée à contourner le Pvi-ng. En effet, depuis la semaine écoulée, des sources concordantes annoncent la prise d’une note de service par le Directeur général de la douane quant à l’escorte des véhicules d’occasion. Cette note adressée aux gestionnaires de parcs les informe que les opérations d’escorte des véhicules d’occasion sont désormais du ressort exclusif de la douane. Cette décision de l’autorité douanière vient comme pour replonger ces opérations d’escorte dans l’ancien système, peu fiable et efficace et peu profitable à l’Etat mais avantageux pour certains individus, qu’on a voulu changer en introduisant le Pvi-ng. Et l’on redoute que Boni Yayi se laisse convaincre par les anti-Pvi à qui, l’introduction de la réforme ne profite guère. Pourtant Bénin Control dispose du dispositif et des technologies nécessaires qu’est notamment le tracking (le suivi électronique) pour mener de manière plus efficace lesdites opérations. Avec les méthodes et technologie de Bénin Control, ces opérations sont moins exposées à la pratique des faux frais et de la corruption. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Boni Yayi qui a décidé de faire la traque à la corruption et à la mal gouvernance pour un meilleur recouvrement des finances publique ne doit pas céder.
Contourner par tous les moyens le droit
Si le gouvernement laisse cette note douanière s’appliquer, cela équivaudrait à un contournement des textes qui régissent le partenariat entre Bénin Control et l’Etat béninois. Un partenariat entériné par un décret du président de la république. Un document qui précise les domaines d’intervention de la société Bénin Control. On se demande alors comment une simple note de service d’un directeur général pourrait supplanter un décret présidentiel. Sujet de réflexion. Ce qui est encore paradoxal c’est que le Dg douane avait lui-même pris une note circulaire le 10 novembre 2011 pour prévenir les acteurs portuaires du début effectif du Pvi-ng. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Et le président de la république doit repréciser les responsabilités et ce, conformément au contrat qui le lie à Bénin Control.