A partir du 1er avril 2012, les usagers de la route des départements de l’Atlantique et du Littoral auront un look spécial. Un casque sur la tête. C’est désormais la condition que devra remplir les usagers de la route notamment ceux se déplaçant sur des engins à deux roues. Mais à quelques semaines de la mise en application de l’arrêté préfectoral, certains citoyens semblent réticents et même pessimistes.
Il est 09 heures, en cette matinée dominicale. La circulation du carrefour Kpota précisément dans les feux tricolores toujours à l’orange depuis un certain temps, loin d’être dense comme à son habitude, est dominée par des motocyclistes allant à toute vitesse et en grand nombre sans casque. La présence des agents de sécurité pour la régulation de la circulation permet d’interroger certains d’entre eux au sujet de l’arrêté du préfet des départements du Littoral et de l’Atlantique qui rend obligatoire le port du casque. «C’est une décision que chacun devrait suivre normalement », affirme Maximilien, la trentaine environ et motocycliste casque sur la tête qui a attiré notre attention. Pour lui, c’est un devoir du citoyen de mettre un casque même s’il faut du temps pour s’en accommoder. De l’autre côté de la voie, un autre conducteur de moto Alexis également la trentaine équipé d’un protège-tête et ayant à l’arrière de son engin, un homme, vient de s’immobiliser pour prendre de l’essence communément appelée “Kpayo”. Approché et interrogé, il hésite avant de répondre que c’est une mesure louable. «Il faut saluer cette décision des autorités car il y a beaucoup de décès aujourd’hui qui sont dus aux accidents de circulations», explique t-il. Si ces deux motocyclistes semblent apprécier le décret préfectoral, d’autres citoyens notamment les jeunes en grand nombre semblent ne pas comprendre son intérêt et son opportunité. Pour Boris 18 ans, on n’a pas besoin d’imposer à tout le monde de porter un casque. «Il faut que ce soit une décision personnelle !» s’est- il exclamé. Koffi, conducteur de taxi-moto nationalement appelé “Zem”, pose un problème concernant ses clients. «Est-ce moi qui vais faire porter le casque à mes clients? », interroge t-il. «Je ne sais pas combien je gagne pour acheter un casque à mes clients encore que le Béninois est exigent », continue le “Zem” d’un ton accusateur. Maïmouna, une jeune fille de 24 ans et piéton, dit ne pas comprendre pourquoi le piéton qui souhaiterait aller à moto doit mettre un casque. Pour elle, la mesure ne peut être appliquée aujourd’hui vu les plaintes des uns et des autres et si l’Etat ne subventionne pas le casque. Cela, non pas parce que les gens ne voudront pas forcément, mais aussi en raison du manque de moyens. « L’application de la mesure sera difficile car la pauvreté qui est le quotidien de nombre de population constitue un frein à l’acquisition du casque et les maladies transmissibles telle que l’hépatite B pour son utilisation en commun», dit Franck d’un air pessimiste. Au regard de toutes ces interventions, il est nécessaire que les autorités multiplient des séances d’informations, de sensibilisations mais aussi prendre des mesures pour faciliter l’acquisition du protège.
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