Les membres du bureau de l’Assemblée nationale étaient allés visités le vendredi dernier les pensionnaires de la prison civile de Cotonou afin de partager leurs peines et constater de visu les nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés dans le monde carcéral. Le président Nago et les siens ont visité tous les compartiments de cette prison civile. Mais ce qui a le plus choqué c’est le cas des mineurs qui, pour presque tous, aucun d’entre eux n’a encore été jugé et sont tous en détention préventive. Pour certains mineurs, ils sont locataires de cette prison depuis plus de 10 ans sans être jugé.
Et selon les informations fournies par le régisseur de cette prison le capitaine Albert Adjidowé, 317 détenus ont été condamnés sur 2423 de cette prison. Pour quelles raisons ? C’est qu’a martelé le représentant des détenus lors de son adresse à la délégation parlementaire en disant que l’appareil judiciaire au Bénin est malade, faute d’absence de lois sur le code pénal et le code de procédure pénal. Ce qui fait que plusieurs détenus croupissent en prison sans être jugé. Il a évoqué la caducité des lois existantes, des dossiers de prisonniers qui disparaissent dans le secteur judiciaire, sans oublier les conditions carcérales, ce qui engendre parfois des problèmes psychologiques et de santé. D’autres doléances ont été formulées aussi bien par le représentant des femmes et des mineurs par rapport à leur conditions carcérales pénibles qui a « atteint le paroxysme ». Quant au régisseur, il a rappelé que la prison est construite pour abriter 400 à 600 prisonniers, aujourd’hui, ils sont 2423. Ce qui selon lui n’est pas sans conséquences, notamment des prisonniers qui dorment accroupis. Il a évoqué aussi les problèmes d’électricité, parfois 10 ans de détention pour des prisonniers sans être jugés, le manque d’un médecin permanent afin d’éviter des cas d’évasion et enfin il demande que la justice observe la célérité dans le traitement des dossiers judiciaires. Faisant sien les préoccupations des prisonniers, au nom de ses collègues, il a affirmé qu’il apprend beaucoup de choses de cette prison civile de Cotonou. Il a rassuré que les députés feront tout ce qui est de leur pouvoir. Il a profité de l’occasion pour annoncer aux détenus que la loi portant code de procédure pénale a été déjà examinée en commission et qu’il sera débattu et voter probablement lors de la prochaine session extraordinaire à l’Assemblée nationale. Ce qui a donné une bouffée d’oxygène aux prisonniers qui l’ont fait savoir par une forte acclamation. « Je souhaite que vous recouvrez la liberté et que vous participer au développement de votre pays » a-t-il conclut avant de faire don d’une enveloppe financière aux prisonniers.
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