Le préambule de la mouture de la constitution qui est soumis au parlementaire pour étude contient un verrou contre la transmission du pouvoir héréditaire. Si les députés ne le retirent pas du texte lors de son étude, cette disposition devrait permettre au Bénin de vivre les scénarii de transmission du pouvoir présidentiel de père en fils tel que c’est le cas dans d’autres pays sur le continent.
Les législateurs béninois veulent éviter au Bénin les scenarii de transmission arbitraire du pouvoir. C’est du moins ce qu’on note dans la nouvelle mouture de la constitution transmise à l’Assemblée nationale par le gouvernement par le décret n° 2009-548 du 03 novembre 2009 portant transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la constitution de la république du Bénin. C’est le texte –officiellement bien entendu-dont l’étude est inscrite à l’ordre du jour de la première session extraordinaire des députés ouverte hier. Le verrou contre la transmission héréditaire du pouvoir est mentionné dans le préambule du texte proposé par la commission technique ad’ hoc de relecture de la constitution présidée par le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, et repris dans le texte transmis en 2009 au parlement par le gouvernement. On peut lire dans le troisième paragraphe du texte : « Nous peuple béninois réaffirmons notre position fondamentale à tout régime politique fondée sur l’achat de conscience, la corruption, la concussion, l’arbitraire, la dictature, l’injustice, le régionalisme, le népotisme, l’exclusion, la confiscation du pouvoir, le pouvoir personnel et la transmission héréditaire du pouvoir ». Dans le décret de transmission du projet de loi au parlement, le gouvernement explique l’insertion dans le préambule de la loi fondamentale du groupe de mots « de transmission du pouvoir héréditaire » en ces termes : « Il est de plus en plus remarqué en Afrique subsaharienne et ailleurs qu’après le décès suite à de longs règnes en Afrique des Etats, les fils de certaines chefs d’Etat ou hommes politiques utilisent les prescriptions constitutionnelles pour remplacer leurs pères à la tête des mêmes Etats par le truchement de parodies d’élections.» « Cette pratique, ajoute-t-il, actuellement courante constitue une forme déguisée de transmission héréditaire du pourvoir normalement de fait en un pouvoir de droit». Le gouvernement explique qu’on ne peut empêcher un citoyen qui remplit les conditions d’éligibilité de prendre part à une élection. Mais cette pratique, source de tensions politiques que la société béninoise éprise de paix et de justice doit éviter, triche avec l’électorat et choque l’opinion publique.
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