(Les populations appellent Yayi au secours) Les litiges domaniaux continuent de faire des victimes au sein de la population. Hier, un bulldozer a démoli des dizaines de maison construites dans le bas fond à droite avant le pont de Fifadji.
Ambiance surchauffée hier à Ste Rita. Vers 9h, alors que bon nombre de béninois vaquaient à leurs activités, ceux habitent dans le bas fond de ce quartier reçoivent une visite inhabituelle. Un convoi de voitures, de pick up de la police suivis d’un bulldozer arrive dans la zone. Très prestement, les policiers descendent et commencent à intimider les populations riveraines. Kalachnikovs à point, des anti-projectiles positionnés devant eux, les premiers policiers descendent suivis d’autres portant en main des gaz lacrymogènes et des matraques. Un huissier de justice descend d’un véhicule flanqué de ses clercs, d’une meute de tâcherons tous munis de marteau et gourdins. Sans trop tarder, le bulldozer commence à détruire les premières maisons. Il s’agit de taudis construits avec des matériaux précaires comme les bambous, des bois et des feuilles de tôle rouillées. Les populations n’ont pas eu le temps de faire sortir leurs effets. Le bulldozer écrase tout sur son passage. Les malédictions, les jurons et les cris de détresse montent de toutes parts. Le conducteur du bulldozer, les policiers et surtout l’huissier sont pris à partie par les populations qui profèrent à leur encontre des malédictions et des injures. La tension monte et des policiers menacent de faire usage de gaz lacrymogènes. Les pleurs des enfants, les jérémiades des femmes tous abasourdis et le ronflement du moteur du bulldozer donnent un bruit insoutenable à nos oreilles. En face des maisons démolies des tas de bagages et des effets domestiques : lits, matelas, lis, équipements ménagers, habits, meubles…sont tous disposés par terre. Toute l’attraction des victimes en détresse et des centaines de badauds est portée sur une maison construite en dur, la seule sur l’alignement. Une maison bien badigeonnée appartenant à mr Teka Faustin. En quelques minutes, le bulldozer réduit tout en un amas hétérogène de tôle, de mur et de ferrailles. On vit des tuyaux de la Soneb laissant gicler de l’eau courante. Vers 10h, le Chef du 8è arrondissement Robert Gbèffè arrive sur les lieux, demande à l’huissier d’arrêter la casse mais ce dernier n’obtempère pas, confiant en une décision de justice qui lui donne ce droit. Enervé, le Ca rentre dans son pick up, l’air grave. « On n’est pas informé de cette casse », lance-t-il aux populations. Pour arrêter le convoi de la casse de progresser, d’autres populations trouvent l’ingénieuse idée de brûler des gros pneus sur la voie. « Lisez ceci, voici le document que le tribunal nous a délivrés pour interdire toutes les casses », fulmine une dame qui lance des appels infructueux à l’endroit de Golf Tv. Approché, l’huissier se refuse à donner toute explication. Un autre victime explique qu’il s’agit d’un litige domanial pendant devant les tribunaux et pour lequel le propriétaire a demandé à chaque acquéreur de payer 5 millions par parcelle mais n’a pas attendu le règlement avant d’ordonner la casse.
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