Trois mois de suspension pour ‘‘le Potentiel’’

Le vent de la sanction continue de se déferler sur les journaux Béninois. Hier dans la matinée, la haute autorité de l’audiovisuel et de la communication(Haac) a procédé à son siège sis à Cotonou, à la publication de la décision portant interdiction de parution du quotidien ‘’le potentiel’’ pour une durée de trois mois. La décision n°12-017/Haac du 06 mars 2012 interdit le quotidien ‘’le potentiel’’ de paraitre pour une durée de trois mois à compter du lundi 12 mars au mardi 12 juin 2012 inclus,  au sujet d’un article qu’il aurait publié dans sa parution n°124 du mardi 08 novembre 2011.

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 En effet, le journal aurait affiché à sa ‘’Une’’ ce qui suit: «Sévérine Lawson dit- elle toute la vérité au chef de l’Etat?» «Lire la lettre ouverte des responsables des structures illégales au président». Dans la plainte qu’elle a porté contre le journal par lettre en date du 15 novembre 2011 adressée au président de la Haac, Sévérine Lawson affirme que dans le développement du premier titre, le quotidien écrit en page 11 «… en effet, selon nos dernières informations recueillies de différentes sources, Madame Sévérine Lawson se serait mise ensemble avec un gourou de la garde républicaine très influent aux côtés du président Boni Yayi, dont nous taisons le nom, pour prendre plus de 250.000.000 de Fcfa de Suram angel et autres; que tout porte à croire que Madame Sévérine Lawson ne fait pas un compte rendu circonstancié des faits au chef de l’Etat ou du moins, le chef de l’Etat ne prend pas le soin de l’écouter… Qu’en attendant la publication des documents incendiaires dont nous disposons, nous publions cette lettre ouverte adressée au chef de l’Etat par un groupe de responsables de structures illégales de placement d’argent qui retracent les grandes lignes des dysfonctionnements au sein de ce comité». De la décision rendue par la Haac, il résulte par ailleurs que Sévérine Lawson dénonce dans sa plainte «des informations non fondées» qui porteraient gravement atteinte non seulement à sa ‘’dignité’’, à sa ‘’probité’’, à son honorabilité mais aussi au ‘’sérieux’’ des travaux du comité qu’elle dirige.    

Les griefs portés contre le défendeur  à l’issue de l’audition de décembre 2011

Pour rendre sa décision finale, la Haac retient les faits suivants : Au cours de l’audition publique du mercredi 07 décembre 2011, le directeur de publication, Adrien Atinkpato aurait maintenu les accusations contenues dans son journal et aurait déclaré que le journaliste auteur de l’article serait gravement malade ; mais aurait exhibé des relevés de dépôts bancaires effectués au profit d’un certain Basile Adanmènou qu’il aurait présenté comme un complice de la plaignante et aurait promis d’autres preuves si la Haac lui en donnait l’opportunité. Ne pouvant plus juger sur le champ de la fiabilité des documents ainsi exhibés par le directeur de publication, la Haac a décidé de mettre le dossier en délibéré pour permettre au directeur de publication non seulement de compléter ses preuves mais également lui faire parvenir par écrit ses déclarations publiquement faites devant la plénière. Par lettre n°539/Dp/Pot-2011 en date du 13 décembre 2011, Adrien Atinkpato aurait transmis un mémorandum et en lieu et place des preuves, aurait fourni des documents qui, selon la Haac  ne seraient rien d’autre qu’un tissu de suppositions et d’approximations graves qui ne renseignent en rien sur les liens entre le bénéficiaire des dépôts listés et la plaignante et aurait essayé d’impliquer sans beaucoup de logique ni aucune preuve d’autres personnalités. La Haac soutient par ailleurs que les preuves supplémentaires promises ne seraient qu’une épaisse liste (une cinquantaine de pages de géo localisation d’un numéro le 97505942 plus de 2300 appels) dont le directeur lui-même ne semble pas connaitre le détenteur. Et que Sévérine Lawson, présente lors de l’audition publique du mercredi 07 décembre 2011, se serait plainte par la suite du traitement accusatoire que nombre de médias ont fait de la décision de mise en délibéré de la Haac interprétée par eux comme une caution des accusations du journal ‘’le potentiel’’ et  a fait parvenir  à l’institution un mémoire daté du 29 décembre 2011. Lequel mémoire développe que toute l’histoire est un coup monté par un responsable de structure illégale de collecte de fonds. Selon la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, le quotidien incriminé a violé de façon manifeste les articles 2,3 et 6 du code de déontologie de la presse Béninoise.

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