Cérémonie funéraire bruyante : une pratique au mépris du bien-être

A-t-on besoin des cérémonies funéraires bruyantes ? Il y va de soi. Mais doit-on troubler la quiétude des autres ? Là, point de cogito. Carton rouge à la réponse «non». Amplificateur et haut-parleurs connectés, selon le pouvoir financier de l’éploré,  le DJ en terme ivoirien ou opérateur en terme béninois enflamme le quartier. Et c’est parti pour tout le temps, minimum 48 heures, que durera la cérémonie. Comme si cela s’avérait insuffisant, des groupes folkloriques de fanfares  et consorts sont également investis pour la même  cause.

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Que de bruit, que de bruit dirait Mac-Mahon. Pour quelles finalités ? Si ce n’est  que pour afficher l’égo de l’éploré qui voudrait montrer qu’il a suffisamment amassé. Le  drame, quand on sait que sous la vague des monstrueux décibels de son armada les moins résistants peuvent passer de vie à trépas, est que sciemment ou inconsciemment son acte peut  rendre éplorées des familles environnantes. Par ailleurs, les vaillants ouvriers de la république, à la sortie du week-end, reviennent sur les lieux de travail paradoxalement épuisés. Paradoxalement, si tant est que le week-end est prévu pour récupérer des énergies. Osons le dire, si beaucoup participe encore à ce désordre bien orchestré, c’est par peur de faire face aux qu’en dira t’on des férus de pratiques culturelles ou cultuelles archaïques. Le bat blesse, et faire comme si de rien n’était, c’est occasionné le développement d’une plaie béante qui infectée, à coup sûr affaiblirait le corps. La nation ne peut donc pas laisser s’amplifier une pratique qui brise les principes de vie communautaire. Il urge alors la prise de mesure règlementaire pour palier à d’éventuelles prises de becs entre voisins. Mieux vaut prévenir que guérir apprend la sagesse populaire. 
L’émergence, pour emprunter à certains leur vocable, ne sera pas que économique. Elle doit être aussi  culturelle. Jean Pliya, nous dira dans son œuvre l’arbre fétiche que «La construction d’une nation moderne  peut exiger la destruction de certaines reliques du passé». Célébrons, voir honorons, nos morts. Seulement, pas au mépris du droit à la quiétude du voisinage.

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