Il est toujours dans le bourbier. Le très volontaire ministre de l’agriculture Sabaï Katé a été à nouveau interpellé par les cotonculteurs dans la crise actuelle que connaît la filière. Dans une lettre qu’ils lui ont adressée hier, ils le mettent en garde contre les risques que sa lenteur fait courir à des milliers de Béninois. Les premières pluies marquent le début de la nouvelle saison des pluies. Alors, les paysans cultivateurs des produits vivriers se préparent à mettre les semences en terre.
Ceux qui produisent le coton, sont toujours dans l’attente d’une hypothétique livraison des intrants en vue du démarrage de la campagne. Las d’attendre l’arrivée de ces intrants qui ne viennent pas toujours, ils ont décidé d’envoyer une lettre au ministre Sabaï Katé. Dans cette lettre, ils expriment leurs inquiétudes face aux sombres perspectives qui les guettent en ce début de campagne 2012-2013. Pour ces producteurs de coton, les intrusions intempestives et illégales du ministre en sont les causes. Ils dénoncent le processus d’approvisionnement en intrants coton qui, à la date d’hier, ne permet à aucun producteur de disposer de semences, d’engrais, d’insecticides et d’herbicides dont la période d’utilisation court actuellement. Autre point d’inquiétude, la non fixation des prix de cession des intrants et du coton graine. « Cette situation atypique aura des répercussions extrêmement catastrophiques, à la limite suicidaire pour notre pays aux plans économique, social et alimentaire notamment », indique Bani Gouda Bio Tourou le signataire de cette lettre. Chose plus grave, une partie des intrants coton a été frauduleusement affectée à la production vivrière, ce qui va réduire de façon substantielle les aires de production cotonnière. Et l’auteur de ce brûlot d’avertir : « Il est donc indubitable que les distorsions créées et les difficultés d’approvisionnement des cotonculteurs en intrants coton constituent de véritables risques d’insécurité alimentaire, non seulement pour nous et nos familles, mais aussi pour tout le pays entier ». Il demande alors au ministre de « prendre des mesures idoines pour faire démarrer immédiatement, dans les heures qui suivent, la mise en place des divers intrants coton au niveau des producteurs. Dans le cas contraire, votre ministère aura fait l’option délibérée de condamner à une mort lente les cotonculteurs et leurs familles ». Cette lettre est l’expression de l’échec de la gouvernance de Sabaï Katé à la tête de ce ministère et confirme qu’au-delà des déclarations et des promesses tenues, aucune solution n’est trouvée au problème d’absence d’intrants.
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