Les mises en garde des cotonculteurs au ministre Sabaï Katè

Pour les différentes parties impliquées dans la filière de l’Or blanc béninois, la campagne 2012-2013 ressemble à un jeu de ping-pong où le ministre l’agriculture semble être résolu à ne pas vouloir la fin. Et les intrusions intempestives et illégales du ministère de tutelle risquent de mettre en péril la saison cotonnière dont les principaux perdants sont les paysans. Le Comité national consultatif transitoire des producteurs de coton (Ccnpc-Bénin), à la faveur d’une lettre, rendent d’ores et déjà responsable le ministre Sabaï Katè des conséquences néfastes et d’une éventuelle saison blanche cotonnière.

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Cotonou, le 23 avril 2012
Le Président
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de L’Elevage et de la Pêche
COTONOU
N°..42 ../12/CCNPC/Pdt/Se

Objet1 Lettre ouverte concernant les profondes

inquiétudes des cotonculteurs

Monsieur le Ministre,

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Nous, Producteurs de coton du Bénin, à travers le Comité Consultatif National Transitoire des Producteurs de Coton, voudrions par la présente vous exprimer nos sérieuses et profondes inquiétudes face aux sombres perspectives de la campagne cotonnière 2012-2013.

En effet, du fait des intrusions intempestives et illégales du Ministère dont vous avez la charge dans le processus d’approvisionnement en intrants coton, à la date du 23 avril 2012 où la plupart des zones cotonnières ont déjà enregistré les premières pluies, le constat amer et désolant est l’absence de la mise en place au niveau des producteurs desdits intrants, particulièrement les semences, les engrais, les insecticides et surtout l’herbicide dont la période d’utilisation est déjà entamée.

De même, à ce jour, nous producteurs de coton ne sommes pas toujours fixés sur les prix de cession des intrants et des prix d’achat de coton graine. Cette situation atypique aura des répercussions extrêmement catastrophiques, à la

limite suicidaires pour notre pays, aux plans économique, social et alimentaire notamment.

Il n’est plus un secret pour personne aujourd’hui que le coton procure des revenus et fait vivre des millions de producteurs, de transporteurs, de manœuvres, d’ouvriers, de manutentionnaires, d’assureurs, de transitaires etc. ainsi que leurs familles.

Egalement, l’affectation par les cotonculteurs d’une partie des engrais coton à la production vivrière fait des zones cotonnières, les principales aires de production vivrière. Il est donc indubitable que les distorsions créées et les difficultés d’approvisionnement des cotonculteurs en intrants coton constituent de véritables risques d’insécurité alimentaire, non seulement pour nous et nos familles, mais aussi pour le pays tout entier.

Au regard de tout ce qui précède et pour éviter le pire à notre pays qui ne mérite pas une telle catastrophe et aux producteurs agricoles que nous sommes, il est impérieux, pour votre Ministère de prendre les mesures idoines pour faire démarrer immédiatement, dans les heures qui suivent, la mise en place des divers intrants coton au niveau des producteurs. Dans le cas contraire, votre Ministère aura fait l’option délibérée de condamner à une mort lente les cotonculteurs et leurs familles.

Aussi, prenons-nous à témoin l’opinion publique nationale et internationale et rendons responsable le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche de toutes sortes de conséquences néfastes qui découleraient de la non-prise en compte à leur juste importance, des cris de détresse de cotonculteurs, objet de la présente lettre ouverte.

Espérant que vous prendrez les mesures nécessaires pour ne pas faire inscrire négativement votre nom dans l’histoire de notre pays, aux plans économique, social et de sécurité alimentaire, nous vous prions, Monsieur le Ministre, de recevoir avec supplication, l’expression des sentiments distingués des cotonculteurs béninois très inquiets.

Cotonou, le 23 avril 2012
Bani Gouda
BIO TOUROU 

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