Les producteurs donnent un carton rouge à l’Aic et à la Cspr

Invités dans la matinée d’hier sur l’émission ‘’Débats Actuels’’ de  golfe télévision, les producteurs de coton ont donné leur part de vérité sur la crise qui secoue depuis peu le secteur. La filière ‘’coton’’ est en souffrance et a besoin d’une thérapie de choc pour se relever. Face à l’impasse dans laquelle se trouve la campagne cotonnière 2012-2013, les producteurs de coton, environ une dizaine, sont montés au créneau dans la matinée d’hier sur golfe télévision pour attirer l’attention de l’opinion publique sur la marginalisation dont ils font l’objet. En provenance de Nikki, Kouandé, Kalalé, Kérou et autres localités du pays, ils ont à tour de rôle exposé les dessous de la crise.

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 Ils déplorent le fait que les structures qui coiffent le secteur à savoir, la centrale de sécurisation des paiements et des recouvrements(Cspr) et l’association interprofessionnelle de coton(Aic) soient  à la base des contre-performances qui caractérisent la production du coton. Selon Djobo Orou, représentant des producteurs de Nikki, la quantité produite ces dernières années est restée sensiblement égale aux productions antérieures, malgré les multiples subventions de l’Etat. Ce résultat, pense t-il, est imputable à l’Aic et à la Cspr, truffées d’opérateurs économiques au nombre desquels, les importateurs et distributeurs d’intrants ainsi que les égreneurs qui ne visent que leurs intérêts égoïstes. Ils se disent représentants des producteurs, s’approprient les fonds alloués par l’Etat en guise de subventions et les dilapident au gré de leurs humeurs. Cet avis est partagé par Rigobert Yorou et Alassane Bawa de Kérou, Aboubacar Issifou de Kalalé, Dramane de Nikki et d’autres producteurs tels que Victor Kora et Ubert Séro Kpéra. Ils sont tous unanimes à penser que l’Aic et la Cspr doivent être dissoutes par le gouvernement. D’après eux, les producteurs ne sont pas représentés au sein de l’association interprofessionnelle de coton(Aic), contrairement à ce que laissent croire les distributeurs d’intrants. Cette association qu’ils qualifient de regroupement d’opportunistes vont acheter les intrants, fixent des prix exorbitants aux producteurs pour amener l’Etat à subventionner, détournent ensuite les fonds et fixent le coût d’acquisition du coton à leur convenance sans penser aux producteurs. Les intervenants affirment que l’intrant dénommé ‘’thian’’ est de très mauvaise qualité contrairement à ce que disent les opérateurs économiques qui n’ont pas connaissance des réalités du terrain. «Il faut libéraliser le secteur et laisser les paysans choisir leur produits de traitement phytosanitaire », a martelé Rigobert Yorou, originaire de Kérou. Tout en appelant le président de la République à mettre fin à la toute puissance de l’Aic et de la Cspr, les producteurs  demandent aux opérateurs économiques de leur permettre de traiter directement avec le gouvernement, ce qui leur permettra sans doute d’avoir une vue claire sur les subventions.

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