Marché Missèbo de Cotonou : de nouveaux acteurs dans la commercialisation

Bénin  – Outre le commerçant et le client, une nouvelle catégorie d’acteurs fait son apparition dans le circuit de commercialisation de friperies au marché Missèbo de Cotonou: les démarcheurs de vêtements.

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Marché Missèbo de Cotonou. Il est 15 heures passées de quelques minutes, ce samedi du mois d’avril, précisément le 21ème jour. Le brouhaha est grand et les bousculades ça et là ne manquent pas tant la présence humaine est indéniable. Selon certains habitués du marché, la présence humaine est plus impressionnante les matins et encore plus les jours de marché notamment les mardis et jeudis. Juste à l’entrée du marché située dans le prolongement de la voie pavée en quittant l’immeuble Amani, des jeunes commerçants de friperies attirent la clientèle. «J’ai chemise “gankpo”», «c’est “Fally” hein, beau gosse», «viens voir mon frère», chacun y va de sa stratégie. Les cours de marketing trouvent ici un champ d’application. En marge de ces commerçants, se trouve un jeune homme de 23 ans, Mohamed. «C’est jeans? Ou tu veux des chemises?», interroge-t-il avant de préciser qu’il a des «chemises rétro et même des chemises de responsable». Mais chose curieuse, il n’a pas d’étalage ni de sachet, même pas d’article comme les petits commerçants du marché. En réalité, Mohamed est un démarcheur. Loin d’être celui de l’immobilier comme on en rencontre un peu partout à Cotonou, il est un démarcheur de friperie. Dans la foulée, Il arrive à avoir un client. Ismaël, jeune Ivoirien, venu acheter des vêtements, des jeans, chemises et autres et dans ce marché pour la première fois. Ces articles devraient être moins coûteux à en croire ses dires. «Les friperies sont moins chères dans ce marché selon mes amis qui y avaient fait un tour à leur passage au Bénin», confie le novice.

On y va, c’est l’heure des achats

 

Mohamed doit accompagner son client pour ses achats. Première escale chez un commerçant de jeans qui a requis l’anonymat. Après quelques fouilles, rien du goût d’Ismaël malgré les incitations de Mohamed qui trouve tel ou tel autre jeans «tchéké» (beau). Aux observations d’Ismaël, le démarcheur a toujours une réponse. «C’est pas trop gros. Tu sais, c’est un jeans “Usher”», explique-t-il pour convaincre son client qui jugeait trop grand un jeans bleu que vient de lui montrer le commerçant. Cap est alors mis sur un autre étalage. Ici, deux jeans plaisent à l’Ivoirien qui négocie les prix avec l’aide de son “compagnon”. Chez le commerçant de chemises, il en repart avec trois chemises que Mohamed qualifie de «chemise à la Ouattara», sûrement pour amuser ou flatter Ismaël. C’est tout, plus rien n’attire son attention et Ismaël songe déjà à ses soirées dans ses nouveaux vêtements. Mais avant, il doit libérer son compagnon de circonstance, Mohamed qui commence à lui rappeler son rôle dans ses choix.

La rémunération

Ismaël est, en l’en croire, satisfait de ses choix et des coûts relativement moindres. Il doit, maintenant, satisfaire Mohamed. Il met la main à la poche et donne en le saluant, loin des yeux indiscrets, un billet rose (1000Fcfa) à son démarcheur. «Je te laisse mon contact, au cas où tu reviendrais pour d’autres achats. Je suis toujours ici», fait-il remarquer à son hôte, lui souhaitant de faire «un bon voyage» après que celui-ci lui ait dit qu’il retourne à Abidjan le lendemain. Selon certaines indiscrétions, Mohamed retournera chez les commerçants chez qui son client a effectué des achats pour prendre sa commission en fonction du prix de vente pratiqué par article dans le marché. Ainsi, il gagne doublement et peut subvenir à ses petits besoins;  c’est la raison pour laquelle il fréquente le marché, lui qui est sans-emploi et sans qualification.

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