Une femme peut elle accéder au trône ? C’est l’épineuse question à laquelle la pièce «Jennana», présentée par des comédiens du Théâtre Wassangari a répondulundi dernier à l’Institut français du Bénin. C’est dans le cadre de la 11ème édition du Fitheb.
Un grand mur noir ayant à chaque coin des tableaux repliés en forme d’un «w» également en noir. Le tout sous des feux dorés de projecteurs. Tel est le décor fort simple et symbolique dans lequel les acteurs du théâtre Wassangari ont présenté au public, la pièce «Jennana». Les lumières éteintes, les ténèbres envahissent du coup le podium et la salle entière. Dans cette nuit, s’élance du milieu du public, une voie masculine chantant et avançant vers le podium. Le chant est alors repris en chœur par des voies d’hommes et de femmes, mais elles sont interrompues par une autre voie féminine avec un autre chant. Un chant plutôt de deuil qui annonce la mort du Roi «Vê» de Vêko. Ainsi tombe la nuit sur ce village et commence le spectacle de ce lundi soir à l’Ifb.
Quand la lumière réapparut sur le podium, c’était pour voir deux couples d’acteurs, les jeunes pousses du théâtre Wassangari.
«Jennana» est un conte théâtralisé. Il s’agit de l’histoire d’une succession -hors du commun- au trône, d’une femme après la mort de son père, le roi du village. Cette femme a pour nom «Jennana», le héros éponyme et l’aînée d’une fratrie de 04 enfants dont le benjamin est «Ina». C’est celui-ci qui sous l’influence de sa mère «Sorosagbé» et de certains sages machistes, s’opposera à la prétendante. Mais il abdiquera au nom de la fraternité.
Du professionnalisme chez les comédiens
Quatre acteurs pour incarner une dizaine de personnages. Il s’agit de souleymane Laly, Sidonie De Souza, Carelle Omorè et Guy Kpohento. La tâche devrait être difficile pour eux au regard de la multiplicité de changement de caractères, de postures et d’humeur. Au regard des rôles de conteur, de traite, de griot, de charlatan, de reine, de conseiller … Le même acteur est tantôt le personnage gentil, doux, compréhensible et tantôt tout le contraire. Mais Dans ce spectacle, les conteurs acteurs avec des jeux, des chants, des mouvements corporels et une habile complicité ont su se montrer à la hauteur. Leur professionnalisme sur scène a contribué à la compréhension de l’histoire par le public. Du comique, il y en a eu à travers les gymnastiques et les costumes des comédiens. Le public n’est d’ailleurs pas resté perplexe. Il a exprimé son approbation et sa joie par des cris et des gestes convenables en de pareilles circonstances.
