Affaires Pvi : des dates qui interpellent

Dans cette affaire Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng), la période dans laquelle le contrat liant l’Etat béninois à la société Bénin Control, plus connu désormais sous l’appellation contrat Pvi, a été signé mérite commentaire.

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Il en est de même pour celle de la prise du décret de sa mise en application par le Chef de l’Etat. Si l’on s’en tient aux dates fournies par les avocats de Bénin Control (de Patrice Talon) lors de leur sortie médiatique du vendredi 18 mai dernier à Azalaï hôtel de la plage, on constate que toutes les démarches administratives nécessaires à la mise en œuvre de la réforme ont été conduites en pleine période électorale. En effet, le contrat du marché n°20/MEF/MPDEPP-CAG/MDCEMTMIP/DNCMP liant l’Etat béninois à la société Bénin Control a été signé le 09 février 2011. Et le décret de sa mise en application est pris par le Président de la République le 22 mars. Il s’agit du décret n°2011-106 du 22 mars 2011 portant institution d’un Programme de verification des importations (Pvi) de nouvelle génération en République du Bénin.

En toute objectivité

Le 09 février, on était en pleine crise pré-électorale et à quelques semaines de la présidentielle du 13 mars. Yayi Boni était déjà un président candidat. D’autant plus, le 29 janvier 2011, il avait fait au stade de l’amitié sa déclaration officielle de candidature.  C’est évident que le 22 mars, Boni Yayi est déjà réélu. Mais il n’avait pas encore prêté serment. Il le fera 06 avril de la même année. On se rappelle… Pendant cette période, le pays est, en réalité, dans une transition qui ne dit pas son nom. Le 09 février où Pascal Irénée Koupaki, Idriss Daouda et Issa Badarou -trois ministres dont les départements sont concernés-apposaient leurs signatures au bas du contrat, on ne savait pas si Yayi serait réélu. On se demande simplement ce qui pressait pour que le régime du changement signe un contrat d’une aussi grande envergure en cette période. Pour l’importance économique du programme, chiffres à l’appui, lire l’article  « Mystères du dossier Pvi : et si Koupaki démissionnait ? ») Ne pouvait-on pas attendre la tenue des élections ? Dans un pays sérieux, personne ne prend de tels engagements en ces périodes d’incertitudes puisqu’une alternance peut subvénir. Quel engagement ont pris les signataires de contrat en une période pareille.Ces questionnements semblent remettre en cause la sincérité du gouvernement. Ils suscitent plusieurs interrogations sur les conditions dans lesquelles le contrat aujourd’hui querellé a été signé. Que le gouvernement mette alors fin à sa stratégie de «bouc’émissairation», cesse de diaboliser un homme d’affaire qui n’a fait que saisir une opportunité, et révèle au peuple toute la vérité sur ce qui passe désormais pour un scandale. Un énième sous le régime Yayi.

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