Dénonciation annoncée des conventions collectives par le gouvernement : alerte maximale dans les sociétés d’Etat

Une nouvelle menace plane sur des milliers d’agents conventionnés des 27 sociétés d’Etat du pays. Selon des sources concordantes, le gouvernement a pris la décision de dénoncer tous les contrats de ces sociétés afin d’obtenir à court terme leur révision. Cette  opération vise à obtenir la réduction de la masse salariale de ces sociétés. Déjà, les travailleurs de ces sociétés se mobilisent pour faire échec à ce plan subreptice du gouvernement.

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Dénoncer et remettre en cause les conventions collectives des sociétés d’Etat afin d’obtenir la révision des grilles salariales. Tel est l’objectif du gouvernement en demandant aux Dg des sociétés de dénoncer les conventions qui régissent ces sociétés. Cette décision a été prise lors des Conseils des ministres du 1er  et 28 décembre 2011 et du 14 mars 2012. Au cours de ce dernier conclave gouvernemental, injonction est faite aux ministres de tutelle de demander  aux Dg de ces sociétés d’enclencher le processus en dénonçant pour relecture  ces conventions. Selon nos sources, le gouvernement aurait brandi le critère de convergence économique de l’Uemoa qui veut que chaque état ne dépense pas plus de 40% de ces recettes pour sa masse salariale. Selon des investigations qu’elle-même a faites, le gouvernement aurait  appris que dans la plupart de ces sociétés, la masse salariale dépasse la barre des exigences de l’Uemoa et que le salaire des travailleurs est plus élevé. Pour revoir à la baisse ces salaires, le gouvernement  a décidé de réviser les conventions collectives. C’est dans ce cadre que l’ordre a été donné aux Dg de dénoncer ces conventions. En fait, la dénonciation permet de remettre sur tapis ces conventions et de les corriger. Mais selon un syndicaliste, cette étape ne se passe pas comme ça. La dénonciation ne se fait qu’après un certain nombre d’années d’application. Au Bénin, la plupart des conventions collectives en application dans ces sociétés n’ont pas encore fait la période requise. Mieux, la révision doit être faite dans un cadre tripartite composé de représentants du Ministère de travail, des travailleurs et de l’employeur.  Mieux, ajoute-il, les montants des salaires des agents de ces sociétés d’Etat sont fixés en fonction des spécificités et des risques liés à leur métier. Pour beaucoup d’agents donc, c’est Boni Yayi lui-même qui serait à leurs trousses. On se rappelle qu’il y a quelques mois, le gouvernement avait voulu s’attaquer directement aux primes et indemnités de ces travailleurs. « Cette fois ci, Yayi a été conseillé autrement, il veut s’en prendre aux conventions collectives », s’indigne un travailleur.

Une fronde sociale en perspective

De fil en aiguille, l’information a été distillée dans toutes les sociétés de la place. Pour ne pas être pris de court par le gouvernement qui s’accroche bien à ce projet, les syndicats de chaque société se mobilisent. Au port, à la Sobemap et dans bien d’autres, ils organisent déjà des réunions pour inviter leurs camarades à la mobilisation pour combattre  cette décision du gouvernement. « Au cas où Yayi va oser, nous allons paralyser toutes les sociétés d’Etat », avertit un éminent syndicaliste qui n’ose pas dévoiler le plan de résistance goupillé pour résister au plan inique du gouvernement.

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