Au nom des intérêts

«L’intérêt guide le monde», dit-on. Le secteur de la culture au Bénin ne fait pas exception. On y parle dans les discours de l’unité de la famille des arts et de la culture.

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«Nous voulons être unis afin de peser lourd en face des autorités dans le cadre de nos revendications». La plupart des artistes béninois sont théoriquement pour l’unité de leur corporation. Mais dans la pratique, c’est autre chose. Sous prétexte de parler d’une seule voix devant les autorités est demain divisé(e) et génère d’autres regroupements. Loin de toutes les raisons officielles qu’on évoque à la création, la raison est unique : l’intérêt de chacun.

La Fédération des associations d’artistes du Bénin (Faaben) en est victime. Lors de son Assemblée générale ordinaire tenue le 09 mai dernier, elle a été dans l’obligation d’opérer un certain nombre de mutations pour pouvoir rester une fédération. Entre autres, elle s’est libérée de toutes les associations regroupées au sein des entités fédérales corporatives nées ou naissantes en son sein. Au-delà des arguments officiels, les intérêts ont aussi conduit à ce stade. En effet, bien qu’étant une fédération et non une confédération, il y a existé au sein de la Faaben, d’autres fédérations d’artistes. Derrière l’idée de la création de certaines d’elles, il y a toujours les intérêts. A voir l’effectif de ces fédérations “radiées”, la question qui se pose dès lors est de savoir ce qu’il reste à cette fédération mère des grands regroupements d’artistes au Bénin.
Le milieu se divise de plus en plus. Toute chose contraire à la normale et qui entraîne une dispersion des énergies. Chaque organisme évolue de façon solitaire avec ses doléances. L’intérêt national n’est plus celui qui est défendu dans la pratique si ce n’est que dans les discours. Chaque regroupement pris isolement n’est pas en mesure d’obliger les politiques à céder à leurs revendications. 
La seule solution aujourd’hui est la création d’une confédération. Certes, plusieurs responsables ou membres des différentes associations culturelles le reconnaissent ; la Faaben aussi promet continuer à inscrire tout comme par le passé, ses actions dans une démarche harmonieuse de construction de l’unité de la famille des arts et culture au Bénin à travers dialogues et concertations avec les autres entités fédérales déjà constituées ou en formation mais ce ne saurait être automatique. Il faut encore du temps pour voir réellement les acteurs de la culture unis face aux revendications liées à la promotion et la valorisation de l’art au Bénin. Quand bien même cette unité d’action est une condition sine qua non pour amener les gouvernants béninois à accorder une place de choix à la culture dans leurs politiques.

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