Bénin Control et contrat Pvi : la responsabilité des ministres signataires du contrat passée sous silence

Les ministres ayant conduit le dossier Pvi, du lancement de l’appel d’offres à la signature du contrat liant l’Etat à la société Bénin Control, doivent des explications à l’opinion.

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Silence. Depuis que  le gouvernement a remis en cause le contrat qui lie l’Etat à Bénin Control (de Patrice Talon), société chargée de la mise en œuvre de la réforme, personne ne parle de la responsabilité des proches collaborateurs, anciens comme actuels ministres de Boni Yayi qui ont conduit le dossier de l’appel d’offres, à la signature du contrat aujourd’hui querellé. Rappel. Lundi 07 mai 2012. Tard dans la soirée, soit autour de minuit, heure de Cotonou, le ministre délégué auprès du président de la  république, en charge de  l’économie maritime confirme la «suspension provisoire» du contrat n°20/MEF/MPDEPP-CAG/MDCEMTMIP/DNCMP du 09 février 2011. Une mesure annoncée par le gouvernement à travers le communiqué de son Conseil des ministres du mercredi 02 mai dernier. Cette décision n’est rien d’autre que la suite du dossier Pvi-Bénin Control-gouvernement qui défraie la chronique depuis plusieurs mois. En effet, le Pvi est une importante réforme portuaire et douanière introduite par le régime Yayi. La société Bénin Control de l’homme d’affaire béninois Patrice Talon a été sélectionnée à la suite d’un appel d’offre international pour la conduire. Et le gouvernement explique en bref sa décision de suspendre le contrat, par le fait que la réforme telle qu’elle était conduite jusqu’à ce lundi ne permettrait pas d’atteindre l’objectif de départ. On évoque même une probable supercherie mise en œuvre  par Bénin Control pour gagner le marché. Mais ce qui est surtout surprenant, c’est que personne ne parle des ministres qui ont conduit le dossier. Et jusque-là, seule la société Bénin Control est dans le viseur du gouvernement qui ne cesse de le «décrédibiliser» à travers sa machine de communication.

Bruit. Si le gouvernement ne faisait pas lui-même une supercherie, si Boni Yayi ne veut pas user de son pouvoir politique pour « humilier » un « ami » avec qui il est aujourd’hui en mauvais termes, si tout ce qui se passe et se dit est vérifié, les ministres qui ont conduit le dossier ont aussi une part de responsabilité qu’ils doivent assumer. Ce sont notamment, les anciens ministres de l’économie maritime et des finances Issa Badarou Soulé et Idriss Daouda. Et l’ancien ministre du plan et du développement, Pascal Ireneé Koupaki, devenu premier ministre depuis la réélection de Yayi en mars 2011. Ces différentes personnalités ont bel et bien leurs noms, titres et signatures au bas du document dûment enregistré au service des domaines comme prescrit par la lois.  Et si l’on trouve un peu plus d’un an après la signature du contrat et environ un an après le début de la mise en oeuvre de la réforme que le contrat a trop de limites si bien qu’il faut le réviser, alors ces proches collaborateurs du Chef de l’Etat ont une responsabilité dont il ne faut pas faire fi. Ils doivent, tout comme Boni Yayi lui-même, des explications au peuple. Car c’est lui même qui a signé le decret de mise en oeuvre du contrat. Et dans d’autres pays, les choses n’en seraient pas arrivées jusqu’à ce niveau avant que l’Assemblée nationale, dans son rôle de contre-pouvoir à l’Exécutif, mette sur pied une commission d’enquête devant laquelle il devront s’expliquer. Cen-sad, machine agricole, Icc services et Consorts. Tout ces scandales sous un seul régime. Et aucun des acteurs de l’Exécutif impliqués ne fournit d’explication au peuple. Et dans ce qu’on peut désormais appeler affaire Bénin Control, on tend vers la même situation. Silence radio!

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