Selon des sources internes au Ministère de l’économie et des finances, le gouvernement a pris la décision de décaisser dans les jours à venir 4 milliards de francs Cfa pour l’achat d’intrants-coton au titre de la campagne cotonnière 2012-2013. Désapprobation.
Décision. C’est sans doute l’un des revers de la décision du pouvoir de reprendre en main la filière coton en attendant de redéfinir le cadre de partenariat public-privé dans le secteur. Des sources, généralement bien renseignées, internes au Ministère de l’économie et des finances révèlent que le gouvernement a décidé de débloquer des comptes du trésor public le montant de 4 milliards de nos francs pour l’achat des intrants au titre de l’année cotonnière 2012-2013. Ce montant sera, indique-t-on, versé à l’opérateur français installé au Togo, sélectionné au dernier moment par les structures compétentes du ministère de l’agriculture pour assurer l’approvisionnement en intrants-coton. On se rappelle que c’est la société Sdi qui avait gagné l’appel d’offres lancé à cet effet. Mais compte tenu de la crise de confiance qui caractérise ces derniers temps les relations entre le promoteur de cette société et le gouvernement -référence à l’affaire Cspr, Aic-, l’Exécutif a décidé de déclasser Sdi. Il a au finish choisi de traiter avec la société venue en troisième position après le dépouillement des dossiers.
Inefficacité. Des connaisseurs des finances publiques béninoises trouvent « gauche » cette décision de Boni Yayi et les siens. Ces connaisseurs évoquent des arguments de divers ordres. D’abord, la situation économique actuelle, morose avec la diminution drastique des recettes publiques, exige d’avoir «un plan de trésorerie très rigoureux.» Et cela implique qu’il faut éviter de faire des dépenses non prévues, surtout quand elles sont de cette taille. Ainsi, pour un pays qui dispose actuellement de maigres ressources financières qui ne servent au demeurant qu’à payer les salaires, l’option de sortie de manière inopinée 4 milliard des caisses de l’Etat apparaît «suicidaire». Ensuite, une solution de relance de l’économie béninoise dans son état actuel serait de privilégier le paiement de la dette intérieure dont le montant est de plus de 80 milliards de francs Cfa. Cela devrait permettre aux différents prestataires de services à l’Etat, c’est-à-dire les différentes structures auxquelles l’Etat doit, de reprendre leurs activités économiques, de payer les impôts et de créer des emplois. Enfin, le gouvernement gagnerait gros à adopter la stratégie de préfinancement. Il serait, en fait, plus recommandable que les opérateurs économiques pré financent cet achat d’intrants.
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