Les opérations de déguerpissement de ces derniers jours ont fait des milliers de « sans abris » dans la ville de Cotonou et ses alentours. Cette situation aggrave la paupérisation et transforme le pays en une poudrière sociale.
En 2006, alors qu’il était en campagne, le Chef de l’Etat avait brandi un programme bien social. Un peu partout où il est passé, le président Boni Yayi a surfé sur la fibre émotionnelle des couches en annonçant la lutte contre la cherté de la vie, la pauvreté, le chômage. Six ans après, le gouvernement est en train de donner un tout autre visage. Cette semaine, des déguerpissements ont eu lieu dans plusieurs un peu partout dans la ville de Cotonou. Au nom du projet d’aménagement des baies lagunaires, le ministère de l’environnement a fait déguerpir de façon inhumaine, des milliers de familles qui tombent ainsi dans la précarité et grossissent le monde des « sans abris » dans la ville de Cotonou. A Wlacodji, les maisons de plusieurs familles ont été détruites. Au marché Dantokpa, des centaines de boutique, marchandises à l’intérieur, ont été détruites. Le lendemain de cette opération commando qui a fait des milliers de victimes, ce sont les refugiés d’Agamè dans la commune de Lokossa. Hier, ils ont rejoint Cotonou où ils ont établi leur camp juste à côté du HCR.
A tout cela, il faut ajouter la crise sociale née de l’échec des reformes au port. Selon des sources concordantes, la fermeture des portes de Bénin Control, la société chargée de conduire le fameux programme de vérification des importations, fera plus de 500 chômeurs. A cela, il faut ajouter les nombreux autres personnes déjà mis au chômage par les diverses sociétés qui interviennent sur la plate forme portuaire et qui ont commencé à dégraisser leur personnel. L’accroissement du taux de chômage augmente la misère ambiante et donne du gouvernement de Yayi, l’image d’une équipe préoccupée par autre chose que le social. Conséquence de cette politique sauvage et inhumaine, les familles se disloquent et l’éducation des enfants prend un coup. Cette déchirure du tissu social est une bombe à retardement pour le gouvernement. Et si le gouvernement n’y prend garde, cela risque de lui exploser dans le visage.
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