(Il l’a promis, le fera-t-il ?) L’espoir suscité sur le continent africainpar l’élection de François Hollande à la tête de la France est énorme. Et il semble utile de savoir si la volonté du nouveau président Français de mettre fin à cette relation ambigüe qui existe, depuis des décennies, entre la France et ses anciennes colonies ne va pas s’éteindre plutôt qu’on l’imagine.
D’après plusieurs opinions africaines, l’élection de François Hollande à la tête de la France marque la fin d’une relation obscure entre les dirigeants africains et leur ancienne métropole. C’est alors une nouvelle page qui s’ouvre, laquelle devrait ouvrir un nouveau type de coopération entre la France et ses colonies. Il y a deux semaines, au cours de l’un de ces meetings lors de la campagne, le nouveau président de la France déclarait ne pas négocier avec aucun dirigeant africain qui voudrait s’accrocher au pouvoir. En effet, cette déclaration fait suite à d’autres, qui dénotent d’une volonté ferme de l’homme de lier une nouvelle relation différente de celles qui liaient l’Afrique à la France avec les dirigeants africains. Mais, cela voudrait –t-il dire que le nouveau locataire de l’Elysée s’engage à rompre avec la fameuse France-Afrique qui a toujours permis à ces prédécesseurs d’avoir une bourse en bonne forme ?Cette question, les pessimistes se la posent encore car il est trop tôt pour répondre par l’affirmative. Et pour cause, avant même son élection à la tête de la France en 2007, Sarkozy lors d’une visite à Cotonou, tenait le même discours mais, la suite, nous la connaissons tous. Point n’est utile de rappeler, le rôle joué par la France sous la direction du président « vas-t-en guerre » Nicolas Sarkozy dans les crises libyenne et ivoirienne. On se rappelle aussi de tout le tapage et l’espoir qui ont suivi l’élection du premier noir à la maison blanche. Quelques mois après, tous les optimistes ont été désenchantés par l’allure des choses. Hollande ou Sarkozy, l’intérêt du pays passe avant la couleur et autres considérations qui lient les dirigeants occidentaux à l’Afrique. Seuls le premier gouvernement et la formation de la première équipe technique que managera François Hollande pourront servir d’indice à ce que sera la relation entre l’Afrique francophone et son ancien colon. Les obstacles à la fin de la France-Afrique
Comme l’a chanté le reggae-man ivoirien, Alpha Blondy, les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes. Les maux qui persistent sur le continent africain, ne perdurent que parce que les dirigeants africains le souhaitent. La France-Afrique a été beaucoup plus nourrie par l’Afrique que par l’occident. Car, c’est en convoyant à l’étranger et en voulant protéger les nombreuses richesses destinées au développement du continent mais détournées que les pots de vin commencent par circuler pour faire taire les autorités de la destination de ces richesses. Si non, comment comprendre qu’en visite en Afrique, un ministre Français se retrouve sur les bras, une centaine de cartons de dix unités d’ananas pain du sucre à lui offerts par les autorités visités. Qu’à t-il à en faire? Le nouveau président risque de manger à l’appât. Car, il faudrait pour lui, protéger les intérêts de la France dans certains pays, capitales de la fameuse France-Afrique, ce qui nécessite des concessions. Au nombre de ces concessions, laisser faire ou rester muet devant la folie de certains dirigeants africains. Le nouveau président de l’Elysée doit alors s’y apprêter pour ne pas terminer par son prédécesseur. Quant aux dirigeants africains, c’est l’occasion plus que jamais de rompre avec ce passé lugubre qui mettra du temps pour s’effacer de la mémoire des plus censés.
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