«L’autorité du président a pris un coup à cause de ses nombreuses reculades» Karim Rafiatou sur ‘’zone franche’’

L’émission ‘’zone franche’’ de la chaîne de télévision privée Canal 3 a eu comme invité hier Karim Rafiatou. Elle s’est prononcée sur plusieurs sujets qui ont marqué l’actualité durant ces dernières semaines notamment sur la grève qui a secoué le monde éducatif, les différentes réformes entreprises par le gouvernement et de la participation des femmes à la vie politique.

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L’autorité du chef de l’Etat n’est plus respectée parce qu’elle a pris un coup selon Karim Rafiatou ancienne ministre de l’éducation dans le gouvernement de Kérékou II. Ceci s’explique par l’habitude qu’a le président de la République de revenir sur ses décisions. Et ce n’est pas du tout bon que le président d’un pays qui se veut respectable revienne chaque fois sur les décisions qu’il prend. Normalement, avant qu’il ne prenne ses décisions, il doit s’entourer de toutes les garanties pouvant lui permettre de ne pas revenir sur elles. Et ceci passe par une étude approfondie de tout ce qu’on lui propose de signer. Au cours de son deuxième mandat, le président de la République est revenu sur presque toutes ses décisions. Cela ne donne pas une bonne image du pays qu’il gouverne. Il doit savoir qu’en initiant les réformes, il y aurait des grincements de dents de la part de la population. Ce qui est vraiment normal. Mais cela ne doit pas constituer une raison pour qu’il recule.

Ce qu’elle pense de la dernière crise du secteur éducatif

En se prononçant sur la crise qui a secoué le secteur de l’éducation ces derniers temps, elle affirme que le monde éducatif à toujours eu des problèmes dans tous les pays du monde. Mais ce qu’elle déplore est que le président veut être lui-même sur tous les dossiers. On ne dirait pas qu’il a des ministres. Pour l’ancienne ministre, le président aurait dû laisser ses ministres s’occuper du dossier. Il pourra intervenir au cas où ses ministres n’auraient pas trouvé une solution valable. ‘’Mais c’est le contraire qu’on observe. Il suffit que le problème se pose pour qu’on voit le président au premier plan en train de jouer au secouriste’’ a-t-elle déclaré. Elle relève que dans la dernière crise qu’a connue le monde éducatif, les enseignants ont raison. Aussi, déplore t-elle la manière par laquelle on leur a fait des défalcations sur salaire. ‘’Même si on doit faire une défalcation sur le salaire des enseignants, ce n’est pas d’un seul coup qu’il faut le faire. C’est frustrant. Le gouvernement aurait pu le faire sur plusieurs mois’’, a-t-elle affirmé. Et pour redorer le blason de l’école béninoise, elle préconise que le gouvernement instaure un dialogue social franc entre lui et les syndicats du secteur. De plus, elle invite les associations des parents d’élèves (Ape) à jouer leur rôle qui consiste à expliquer aux parents d’élèves les différentes décisions du gouvernement afin d’éviter les petits problèmes au monde éducatif.

Les autres dossiers à la loupe

Karim Rafiatou s’est aussi prononcée sur les autres dossiers qui ont défrayé la chronique durant ces derniers temps. Par rapport, à la révision de la constitution, elle pense qu’on ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur volonté. Elle reproche au gouvernement de ne pas avoir fait un sondage du terrain afin de recueillir l’avis de la population sur ce dossier avant son introduction au parlement. En ce qui concerne la question de la liste permanente informatisée (Lépi), elle reconnaît qu’il est nécessaire qu’on la  corrige de fond en comble avant les prochaines élections pour éviter tous problèmes post électoraux.

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