La situation des 600 réfugiés togolais d’Agamé qui séjournent depuis le mardi dernier dans les environs de l’Unhcr n’a pas évolué.
Malgré les quatre jours passés sous le soleil, la pluie, le froid et la rosée, les réfugiés du camp d’Agamé situé dans le département du Mono-Couffo, n’ont pas eu gain de cause. Ils auraient à plusieurs reprises essayé, à travers leurs responsables, de rencontrer sans succès, la représentante résidente de l’Unhcr-Bénin, Angèle Atagana Djikongue. Selon leur porte parole, Sogbo Maounou, la situation va de mal en pis. Aucune autorité du pays n’est jusque là venue leur manifester sa compassion et ils sont tournés en bourrique par les collaborateurs de la représentante, qui elle-même joue à toutes les cartes pour se dérober. «Mardi dernier nous avons essayé de la rencontrer. Sa secrétaire nous a dit de revenir le mercredi, et malheureusement, ce fut le même scénario: on nous demande encore de revenir», se désole t-il. « Mais, les passants de bonne volonté nous donnent de l’argent, de l’eau et du pain que nous nous partageons», poursuit-il. Ainsi depuis leur arrivée à Cotonou, ils se débrouillent avec les maigres moyens dont ils disposent.
Pour rappel, ces réfugiés ont pris d’assaut depuis mardi dernier, le siège du Haut commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (Unhcr), situé à Cadjèhoun dans le 12ème arrondissement de Cotonou, où ils séjournent en ce moment même. Ils ont en effet été accueillis sur le territoire béninois, suite à la machine répressive mise en branle à leur encontre par les autorités togolaises, au lendemain du scrutin présidentiel de 2005. Depuis lors, leurs responsables ont adressé plusieurs correspondances aux autorités béninoises. Lesquelles correspondances seraient relatives à la reconnaissance juridique de leur statut de réfugié sont restées sans suite jusqu’à ce jour. Selon Sogbo Maounou, les autorités béninoises auraient opté pour une gestion qui ne fait que les enliser davantage dans la misère la plus effroyable, les contraignant à la mendicité et autres vices sociaux. Puisque le camp serait implanté dans une palmeraie au cœur d’une brousse, où les possibilités d’emploi et d’éclosion sont presque inexistantes. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’attestation provisoire qui leur aurait été imposée par les autorités béninoises en lieu et place d’une carte de séjour formelle. Ils estiment en effet que si après sept années de souffrance et de misère, le Bénin est incapable de leur délivrer une pièce d’identité digne de ce nom, ils préfèrent être transférés sur une autre terre d’asile. Le seul moyen de pression dont ils disposent est donc d’assiéger les locaux de l’Unhcr et d’en faire un nouveau camp, jusqu’à complète satisfaction.
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