Retrait du projet de loi portant révision de la Constitution : «C’est le moment d’engager de profondes réflexions»

Le projet de loi portant révision de la Constitution programmée par les députés à l’Assemblée nationale pour le compte de leur première session de l’année en cours a tôt fait de susciter des remous au sein de l’opinion publique nationale. Le débat sur l’opportunité ou non de la révision de la Constitution s’est alors trouvé deux camps. L’un qui milite en faveur de la chose et l’autre qui développe des contre arguments.

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La teneur des débats a conduit le chef de l’Etat a retiré le projet de loi à l’Assemblée nationale. Sur ce sujet d’intérêt national, le coordonnateur de Social Watch Bénin, Gustave Assah  rappelle que le débat ne doit pas être personnalisé et c’est le moment d’harmoniser les points de vue pour une révision concertée de la loi fondamentale béninoise.

Monsieur le coordonnateur, pourquoi étiez-vous contre la révision de la Constitution?

Votre question mérite d’être reprécisée. Nous ne sommes pas contre la révision de la Constitution et il ne peut d’ailleurs en être autrement puisque depuis octobre 2011, à l’occasion de l’assemblée générale élective du réseau, les membres, au cours des travaux préparatoires, se sont penchés sur cette question. En octobre donc, il se dégage des réflexions et débats qu’après vingt ans de pratique de notre Constitution, il s’avère nécessaire de s’arrêter pour faire une rétrospection et d’évaluer ses acquis et éventuellement corriger les lacunes qui ont jalonné le processus de sa mise en œuvre. De ce fait, nous avons identifié quatre raisons qui militent en faveur de la révision de la Constitution. Vous comprenez donc notre position qui est que la révision se fasse avec le concours de toutes les forces vives de la Nation.

Quelles sont donc ces raisons que vous avez identifiées?

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Premièrement, nous estimons à Social Watch que la révision de la constitution s’impose afin d’adapter la loi fondamentale aux nouvelles réalités politiques, économiques, sociales, et culturelles de notre pays. Ensuite, la révision est une disposition prévue par la Constitution elle-même. Aussi, doit-elle se faire pour extirper de la conscience collective béninoise sa conception négativiste de l’idée de révision et enfin il se pose la nécessité de mettre en conformité notre loi fondamentale avec les engagements internationaux. Vous comprenez que je veux parler à priori de la chambre de la cour des comptes. D’aucuns diront qu’on n’a pas besoin de réviser la Constitution avant le faire mais il le faut si tant est que nous voulons toucher à la loi fondamentale. Mais nous recommandons fortement que le débat de la révision se mène dans une période de décrispation sociale en vue d’éviter qu’il soit passionné.

Que voulez-vous exactement au niveau de Social Watch?

Le réseau Social Watch Bénin milite en faveur d’une révision globale et non parcellaire qui va encore susciter des appréhensions. Pour cela, il se pose la nécessité de vulgariser les propositions des différentes commissions mises en place pour la révision de la loi fondamentale. Il faut recueillir les avis des corps constitués et de toutes les couches socio-professionnelles sur le projet de révision. Et comme vous le savez, le Béninois, dans sa nature est méfiant. Il appartient donc au chef de l’Etat d’adopter des postures pour extirper de la conscience nationale les bribes de crainte et doute sur le processus.

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