Depuis le mois d’Avril 2012, plusieurs anciens leaders politiques poursuivis depuis des années pour différents crimes ont été fixés sur leur sort à l’issue de longs procès.
Si la forme des sentences issues de ces procès semble visiblement satisfaisante parce que salutaire, dans le fond des inquiétudes subsistent.
Année 2012, C’est l’heure des décomptes des procédures judiciaires initiées à l’encontre des dirigeants politiques. Les criminels politiques africains poursuivis et arrêtés depuis des dizaines années jusqu’à la fin de l’année 2011 sont à la barre. En effet, depuis le début de l’année en cours, la détermination des différentes juridictions commises pour trancher les différents carnages orchestrés en Afrique, semble être plus visible. A preuve, depuis la fin du mois d’avri à Mai, quatre procès principaux d’anciens barons politiques ont connu leur issue. Le dernier datant d’hier seulement est celui de Bouzid Dorda, ex-chef des services de renseignement extérieurs sous le régime de Mouammar Kadhafi. Il est d’ailleurs encore en cours après plusieurs reports. Le second est le procès de Charles Taylor, ancien chef d’état libérien ayant favorisé et nourri des horreurs en Sierra Léone et dans son pays. Il en est ressorti avec 50 ans de prison ferme pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le troisième est celui de Hosni Moubarak, ancien président égyptien emporté par le vent du printemps arabe en 2011. Malgré son supposé état de santé et son âge avancé (84 ans), il a écopé de la prison à vie en attendant d’aller en appel. Il lui est reproché d’avoir assassiné des manifestants pacifistes. Le dernier, c’est celui de l’ancien ministre rwandais de la jeunesse Callixte Nzabonimana, condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sa participation au génocide rwandais de 1994. D’autres dirigeants célèbres sont sur la liste d’attente. Y figurent en bonne place Seif Al-Islam, le fils du feu Mouammar Kadhafi; Abdallah Senoussi, ex-chef du renseignement intérieur et lse beau-frère de Kadhafi, Hisséne Habré, ancien président tchadien renversé par son lieutenant, Idriss Deby; Laurent Gbagbo, ancien président Ivoirien et bien d’autres. Cette révolution de la justice en faveur des victimes du génocide rwandais, des guerres qui ont déchiré la Sierra Léone, la Côte d’ Ivoire, des révolutions du printemps arabe égyptien, celui Lybien… est susceptible de donner un nouvel espoir au continent Africain. Elle peut corriger la mentalité des dirigeants actuels de l’Afrique. Mais elle souffre d’insuffisances et frise une justice à deux vitesses.En Côte d’Ivoire par exemple seul le « vaincu » Laurent Gbagbo a été transféré à la Haye. Les « assassins » du camp des « vainqueurs » n’ont pas été inquiétés. Ailleurs, comme dans le procès Taylor, les auxiliaires dont les mains sont les plus tachées de sang pour avoir été ceux qui ont accompli les sales boulots, les exécutants du supplice de « la manche courte et de la manche longue » courent toujours et constituent toujours une menace pour les survivants. En Egypte, la colère gronde, les populations n’acceptent pas le verdict jugé trop clément à l’égard des anciens dirigeants. Au total, qu’ils soient africains ou étrangers, les tribunaux chargés de rendre justice et de balayer la maison Afrique préparent une bombe à retardement. Certes c’est la saison des procès. Mais l’Afrique s’en sortirait mieux, si ces procès sont équitables.